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Le passé simple et le passé composé de l’indicatif

Les valeurs du passé simple et du passé composé deviennent plus précises: si le premier exprime une action au passé et qui ne se rapporte pas au présent, le dernier exprime aussi une action passée mais dont les résultats se rapportent au présent. La différenciation des valeurs contribue à préciser la répartition des sphères d’emploi: le passé simple s’emploie désormais dans les textes écrits, tandis que le passé composé se rattache à l’oral.

Le subjonctif

En ancien français le subjonctif exprimait l’action éventuelle et s’employait dans les propositions hypothétiques. Peu à peu ce mode recule, aux XIVe – XVe ss. la période hypothétique de l’ancien français «se imparfait subjonctif – imparfait subjonctif» est remplacée de plus en plus souvent par «se imparfait indicatif conditionnel présent» pour devenir par la suite la forme essentielle de l’hypothèse.

Ainsi, le mode conditionnel se développe-t-il aux dépens du subjonctif.

Les temps surcomposés

Le XVe s. fournit les premiers exemples des temps surcomposés pour créer les formes de l’antériorité: «Et quand je l’ay eu trouvé… » (Cent Nouvelles Nouvelles). Il existe en moyen français trois temps surcomposés avec avoir : le passé surcomposé j’ai eu parlé, le plus-que- parfait surcomposé j’avais eu parlé et le futur surcomposé j’aurai eu parlé. Leur formation est due à l’usure du sens des temps composés dans lesquels la valeur de l’action accomplie (valeur du «parfait») s’efface peu à peu. L’apparition des temps surcomposés s’inscrit dans le cadre des tendances analytiques.

Les formes verbales surcomposées sont attestées dès le XIIIe s., en Bourgogne d’abord et puis elles se développent en moyen français. Les jugeant trop lourdes, la langue classique les rejette. Les temps surcomposés réaparaissent à l’époque moderne, surtout pour remplacer le passé antérieur, qui est éliminé de la langue parlée.

L’aspect

L’aspect bien que relégué au second plan par le temps est toujours exprimé par les formes temporelles.

En plus de deux périphrases avec les verbes estre et aller se rattachant au participe présent et au gérondif, le moyen français crée deux autres tours avec l’infinitif à l’aide des verbes aller et venir.

Aller + infinitif a un sens incohatif (начинательное), désignant le commencement de l’action: « … il lui va compter (начинает рассказывать)

201

comment sa femme estoit». La valeur temporelle ne s’y ajoutera que plus tard, bien qu’elle se manifeste déjà à cette époque dans le langage parlé.

Venir + infinitif marque l’achèvement de l’action. La valeur du passé récent lui est connue depuis le XIe s.

La voix

En ancien français cette catégorie grammaticale était exprimée par la conjugaison du verbe à la forme active et passive. A partir du XIIIe s. la langue utilise un nouveau procédé pour présenter la voix – la forme pronominale du verbe, qui devient très fréquente depuis le XVe s.

Questions ( * - questions demandant des réflexions)

I.Quelle est la principale tendance qui détermine l’évolution morphologique du moyen français?

1. Quelles sont les principales mutations morphologiques attestées dans le nom en moyen français?

Quels sont les facteurs qui ont contribué à la disparition du système casuel en français?

Pourquoi la langue a-t-elle privilégié les formes du cas régime ? Pourquoi certaines formes du cas sujet ont-elles subsisté? Donnez

des exemples.

Ce n’est qu’en moyen français que la flexion -s devient la marque du pluriel. Pourquoi?

*Est-ceque la déclinaison a disparu simultanément partout en France?

*Où la déclinaison a-t-elle disparu plus tôt – dans la langue orale ou dans la langue écrite? Pourquoi?

2. Comment se fait le nivellement des formes casuelles?

II.1. L’usage de l’article défini et indéfini s’étend-il en moyen français? Se rétrécit-il?

Quels sont les nouveaux types de mots que l’article défini accompagne? Comment se dévoloppe la valeur généralisante de l’article defini? 2. L’article indéfini a-t-il acquis la valeur d’individualisation indé-

terminée?

Quel nouvel article se dévoloppe-t-il en moyen français?

3. Quelle est la nouvelle forme de l’article indéfini qui apparaît en moyen français?

III. 1. Quelles sont les principales tendances attestées dans l’adjectif en moyen français?

Comment la langue généralise-t-elle les formes de la catégorie du nombre?

202

2.Comment la langue généralise-t-elle les formes de la catégorie du

genre?

* Pourquoi la langue tend-elle à éliminer les alternances?

3.* Pourquoi en moyen français le suffixe du superlatif latin réap- paraît-il?

IV. 1. Qu’est-ce qui diffère les pronoms personnels du moyen français de ceux du français moderne ? de ceux de l’ancien français ?

2.Qu’est-ce qui diffère les pronoms possessifs du moyen français de ceux du français moderne ? de ceux de l’ancien français?

3.Qu’est-ce qui diffère les pronoms demonstratifs du moyen français de ceux du français moderne ? de ceux de l’ancien français?

Quelles sont les tendances principales attestées dans les pronoms en moyen français?

V. 1. Quelles sont les tendances principales attestées dans les verbes en moyen français?

Par quoi s’explique la généralisation de la désinece -e à la 1ère personne du singulier (1 er groupe) de l’indicatif?

Par quoi s’explique la généralisation de la désinece -e à la 1ère personne du singulier du subjonctif?

Par quoi s’explique la généralisation de la désinece -s à la 1ère personne du singulier (3 er groupe) de l’indicatif?

Comment sont régularisées les formes de l’imparfait?

Prouvez qu’après le nivellement des formes ainsi fait la conjugaison est devenue plus régulière, simple, unifiée, homogène.

2.Les formes non personnelles, avec quel français – ancien ou moderne – ont-elles plus de traits communs?

3.Quel est le nouveau groupe de temps qui apparaît en moyen français? Pourquoi apparaissent ces formes verbales? Quel modèle – synthétique ou analytique – la langue adopte-elle pour les former?

Comment s’exprime la voix depuis le moyen français?

Devoirs

1.Définissez: le cas sujet (direct), le cas régime (indirect, oblique), niveler ( = refaire = régulariser, unifier), par analogie, une forme étymologique, une forme analogique, une alternance (de radical, de thème), une désidence ( = une flexion), un nom parisyllabique (imparisyllabique)

2.Expliquez pourquoi les mots Jacques, Jules, Louis, Nicolas se terminent par -s? (voir I.1.)

203

3.Est-ce que les mots copain – compagnon, gars – garçon sont étymologiquement différents? (voir I.1.)

4.Etudiez les schémas représentant les modèles de la régularisation des formes en moyen francais. Exliquez d’après quel modèle la régularisation se fait (voir I. 2).

Ancien français

C. S.

Sing.

Plur.

conseius < (conseils)

conseil

C. R.

conseil

conseius > conseils

 

 

 

 

 

 

Moyen français, français moderne:

conseils

C. R.

conseil

5. Etudiez les schémas représentant les modèles de la régularisation des formes en moyen francais. Exliquez d’après quel modèle la régularisation se fait (voir I. 2).

Ancien français

C. R.

Sing.

Plur.

chevel

cheveus

 

genol

genous

 

 

 

 

 

 

Moyen français, français moderne:

 

Sing.

Plur.

 

cheveu

cheveux

 

genou

genoux

6. Comparez l’emploi de l’article défini en moyen français et en français moderne. Consultez les grammaires de langue française moderne et remplissez la grille (voir II.1.):

Moyen français

 

Français moderne

Emplois

Exemples

Emplois

Exemples

Devant les noms concrets

 

 

 

Devant les noms abstraits

 

 

 

Devant les noms de peuples

 

 

 

Devant les noms de provinces

 

 

 

Devant les compléments

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

7. Comparez l’emploi de l’article indéfini en moyen français et en français moderne. Consultez les grammaires de langue française moderne et remplissez la grille (voir II.2.):

204

Moyen français

Français moderne

Emplois

Exemples

Emplois

Exemples

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

8.Expliquez pourquoi en français moderne l’article n’est pas employé dans les expressions suivantes: avoir faim, avoir honte; Noblesse oblige; Chien qui aboie ne mord pas. (voir II.I.). Citez vos exemples.

9.Expliquez pourquoi dans les groupes de mots suivants les adjectifs ne s’accordent pas avec les noms auxquels ils se rapportent: grandpeur, pas grand-chose, grand-ville, grand-place, grand-merci, Rochefort, elle se fait fort de... (voir III.1).

10.Expliquez quelles lois phonétiques ont fait naître les formes différant au masculin et au féminin contribuant ainsi à la diversité morphologique (voir III.1).

Masculin

Féminin

lonc

longe

vif

vive

blanc

blanche

larg

large

11. Expliquez d’après quel modèle (quel genre) les formes suivantes ont été régularisées: lonc / longe, juz / juste. (voir III.1).

12.Pourquoi en français moderne les adjectifs en -que sont tantôt variables (public / publique) tantôt invariables (économique / économique) en genre? (voir III. 1)

13.Le langage populaire d’aujourd’hui tend à laisser les adjectifs invariables quant au genre: une boisson sec, ma veste est sec. Pouvezvous expliquez cette tendance ? La langue n’a-t-elle pas déjà marqué le féminin avec un autre indice morphologique?

14.En moyen français quantité de formes en -isme ont inondé la langue: bonisme, grandisme, etc. D’où vient ce suffixe? Quelle est sa valeur? Pourquoi surgit-il en moyen français? (voir III. 3)

15.Etudiez le schéma de la régularisation du verbe pleurer en moyen

français.

205

Ancien français

Moyen français

Plourèr

Pleurèr

(je) plèure (nos) plouròns

je plèure nous plèurons

(tu) plèures (vos) plourèz

tu plèures vous plèurez

(il) plèuret(il) plèurent

il plèuret ils plèurent

Expliquez 1) à quel phénomène phonétique est due l’alternance; 2) quelle forme du radical – tonique ou atone – la langue a choisi pour régulariser ce verbe.

Les travaux dirigés

Le moyen français: La syntaxe. Le vocabulaire.

L’objectif d’étude

Etudier les caractéristiques et tendances du vocabulaire du MF

Donnez la définition des termes suivants:

unmot savant, un étymon, un doublet étymologique, l’argot, la dérivation (suffixale, préfixale, régressive), la composition, l’emprunt, relatiniser (lefrançais)

L’apprenant doit savoir

Les traits particuliers de la syntaxe du moyen français Les principalés tendances syntaxiques du moyen français Les particularites du vocabulaire du moyen français

Les grandes lignes de l’évolution du vocabulaire du moyen français Les procédés les plus productifs de formation des mots nouveaux

L’apprenant doit savoir faire

Analyser les particularités syntaxiques du moyen français Déterminer et analyser les voies d’enrichissement du vocabulaire Trouver les origines des procédés de formation des mots nouveaux Etablir les origines (latines, etc.) des changements survenus ou se

déroulant à cette époque

Mettre en relation les faits externes (d’ordre social, politique, économique, etc.) et les faits internes (linguistiques)

Expliquer les causes des transformations se produisant dans la syntaxe et le vocabulaire du moyen français

Le plan

I. Les particularités de la syntaxe du moyen français.

II. La création et le renouvellement du vocabulaire du moyen français.

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III. La formation des mots nouveaux.

1.La dérivatuion.

2.La composition.

3.Les changements sémantiques.

4.Les emprunts.

IV. Les particularités du vocabulare du moyen français.

1.Les doublets étymologiques.

2.Les emprunts et la structure phonétique du moyen français.

3.L’argot.

I. Les particularités de la syntaxe du moyen français.

Au niveau du groupe de mots les rapports syntaxiques (surtout attributifs) sont de plus en plus souvent exprimés par une construction prépositionnelle: li chevaus Rollant > le cheval de Rolland, terre lor seigneur / terres des gentils hommes. Les groupes de mots où les rapports attributifs sont rendus par la forme casuelle de l’attribut deviennent rares, figées et peu productives: Deu merci, etc.

L’élimination des flexions dans le verbe va de pair avec la fixation de l’ordre des mots: sujet – prédicat – complément d’objet direct. Cet ordre des mots suit la tendance du français à mettre le déterminé devant le déterminant.

Donc, deux fonctions essentielles des flexions dans la proposition – celle de relier les termes de la proposition et celle d’exprimer les rapports syntaxiques – sont remplies désormais par les mots outils et l’ordre des mots (moyens analytiques).

Les cas de l’inversion sont rares et dus très souvent à l’influence de la littérature latine. L’inversion est utilisée aussi soit à des fins affectives, soit pour lier plus étroitement deux phrases. En même temps elle devient la marque différencielle de l’interrogation.

A partir du XVe s. la question est posée à l’aide des constructions interrogatives (qu’)est ce que, (qui) est ce qui. Mais à l’époque ces constructions sont du domaine du langage populaire. La tournure est attribuée à l’influence du latin quis est qui.

Dans la proposition négative la deuxième particule postposée au verbe devient plus fréquente, bien qu’elle soit encore peu régulière.

En moyen français on observe le progrès notable de la proposition complexe, basée sur la subordination, surtout dans les ouvrages savants. Rappelons que l’ancien français préférait les propositions simples, indépendantes; s’il s’agissait de la proposition complexe c’est à la coordination que vient le choix de l’ancien français.

207

Dans les textes du moyen français on atteste plusieurs subordonnées et des tours infinitifs et participes, calqués du latin où on puise abondamment à l’époque: les phrases sont longues et peuvent s’étendre sur la moitié de la page. La subordination qui commence à dominer, nécessitant des conjonctions susceptibles de rendre les rapports logiques les plus détaillés auxquels ne suffit plus le que polyvalent et, donc, trop abstrait. Ainsi, l’extension des propositions complexes à subordination contribue- t-elle à la formation des nouvelles conjonctions, c’est pourquoi le nombre de liens syntaxiques entre les propositions s’agrandit, les conjonctions deviennent plus nuancées.

Rappelons qu’en ancien français la quantité de conjonctions était assez restreinte. Le plus souvent on n’utilisait que deux conjonctions universelles: et pour relier les propositions à coordination et que pour relier les propositions à subordination.

De règle générale, les nouvelles conjonctions sont formées à la base de que accompagné d’adverbes et de prépositions: tant que, bien que, avec ce que, por ce que, fors que, afin que, alors que, attendu que, avec ce que, comment que, excepté que, incontinent que, surtout que, vu ce que et autres, à partir de que; lequel, laquelle, à partir de quel, et autres.

Ces nouveaux procédés syntaxiques permettent à l’usager d’exprimer les rapports les plus nuancés: de cause (pour ce que, pour cause que, etc.), de concession (mes=mais que, ja soit que, etc.), de manière (tellement que, selon ce que, etc.), de temps (avant que, jusques a ce que, etc.), etc.

Les propositions relatives commencent à se construire avec les pronoms relatifs variables.

L’évolution de la syntaxe française vers l’analytisme se heurte aux tentatives des traducteurs et des grammairiens d’introduire les constructions latines (donc, synthétiques) ou bien de maintenir en usage les tours archaïques (synthétiques par excellence).

Aux XIVe – XVe ss., sous l’influence de la littérature latine, la structure de la phrase devient très compliquée, mais par la suite le français éliminera cette compléxité.

II. La création et le renouvellement du vocabulaire du moyen français.

A la fin du moyen français la structure du vocabulaire de la langue a beaucoup changé: un grand nombre de mots de l’ancien français a été éliminé. Ces pertes sont dues surtout aux changements dans le mode de

208

production et les institutions médiévales. Ce sont surtout les mots de la civilisation de l’ancien français qui ont disparu: ceux qui avaient trait aux moeurs de la chevalerie (balestre sorte d’arbalète, chaser pouvoir d’un fief, etc.), à l’agriculture (faviere champ de fèves, etc.); beaucoup de termes locaux, eux aussi, sortent de l’usage. Le plus souvent les pertes lexicales s’expliquent donc par des causes extralinguistiques. En même temps il s’est produit un renouvellement du lexique (grâce surtout aux emprunts, la dérivation, composition, mots vulgaires, dialectismes, etc.). P. Guiraud a entrepris, dans le Dictionnaire étymologique deA. Dauzat, un recensement des mots-souches au nombre de 20 000 [Cit. d’après Skrélina, p.189]. Considérés d’après la date de leur création, ces motssouches actuellement vivants se répartissent de la façon suivante:

XII e s.

15%

XIV e s.

15%

XVII e s.

11%

XIII e s.

7%

XV e s.

8%

XVIII e s.

11%

 

 

XVI e s.

10%

XIX e s.

13 %

Au total:

22%

 

43%

 

35%

A l’ancien français remonte environ 1/5 du vocabulaire actuel (mots de base). Le XIVe s. et le XVIe s. apparaissent comme les grandes périodes de création lexicale: en dehors du vocabulaire de base, le moyen français fournit plus de la moitié du dictionnaire actuel. Le français moderne est donc formé, selon P. Guiraud, d’un vocabulaire de base d’environ 7 à 8 000 mots qui datent de l’ancien français et d’un vocabulaire de culture d’environ 12 000 mots dont la moitié date du moyen français. Les statistiques estiment que 40 % environ de mots du français moderne remontent au moyen français, soit 8 000. Il faut préciser que c’est le XIVe s. qui fournit la majorité des emprunts, surtout après la guerre de Cent Ans, le XVe s. n’en crée presque pas.

Le développement des sciences, des métiers, de la manufacture, des villes a besoin d’un vocabulaire particulièrement riche et souvent très spécialisé. On traduit plusieurs ouvrages scientifiques des Romains et des Grecs avec les descriptions de différents phénomènes de la nature et des connaissances humaines. Mais le lexique abstrait des sciences et des lettres présenté dans les ouvrages latins n’existe pas en moyen français. Donc, le traducteur est forcé de forger des mots dont il a besoin pour rendre les notions présentées par les mots latins. Un grand nombre de mots au sens abstrait pénètrent en moyen français grâce aux traductions des langues anciennes et vu le besoin de créer la terminologie scientifique.

209

III. La formation des mots nouveaux.

1. La dérivatuion.

La dérivation suffixale

Ce type de dérivation reste le procédé le plus usité d’enrichissement du vocabulaire.

Le trait particulier de l’époque c’est qu’à côté des anciens suffixes qui restent très productifs, nombre de suffixes d’origine savante pénètre dans la langue. Ces derniers constituent des doublets étymologiques aux suffixes populaires, par ex.:

Suffixe populaire / suffixe savant

Exemples

-el / -al

noël / natal, chatel / capital

-aison / -ation

raison / ration

-ier / -aire

adversier / adversaire

-é / -at

avoué / advocat

EnAF la plupart des suffixes étaient polysémantiques, par ex., -erie: profession: archerie ремесло лучника;

action: balerie – танцы;

sens commun: armeürerie – арсенал;

lieu: baignerie – купальня;

qualité: bachelerie – легкомыслие.

De même, les possibilitées combinatoires des suffixes enAF n’étaient limitées non plus: plusieurs suffixes s’ajoutaient au même thème ce qui créait de longues séries de synonymes dont les nuances de sens étaient peu distinctes: assembleïs, assemblaille, assemblée, assemblement, assembloison, etc. = réunion.

En MF certains suffixes commencent à préciser soit leur sens, soit leur possibilités combinatoires. Ainsi, par exemple, le suffixe -age ne forme plus que des substantifs; le suffixe -aille restreint son sens et devient seulement péjoratif.

La dérivation préfixale

Ce type de dérivation est propre surtout au verbe.

Les préfixes d’origines populaires a-, dé- (dés-), re-, mal- (mau-), me- (mes-) restent productifs: abonter, desrouter, mesofrir, malsain, regaler, etc.

Les préfixes savants sont très usités à l’époque et employés parfois même aux dépens de leurs doublets populaires:

Préfixe populaire / préfixe savant

Exemples

es- (é-) / ex-

estordre / extorquer

pour- / pro

pourmener / promener

re- / ré-

reprendre / répéter

em- / in-

empreindre / imprimer

des- / dis-

desculper / disculper

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