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27. Emprunts

En linguistique, et plus particulièrement en étymologie, lexicologie et linguistique comparée, on nomme emprunt lexical (ou, plus souvent, emprunt) le processus consistant, pour une langue, à introduire dans son lexique un terme venu d’une autre langue. L’emprunt peut être direct (une langue emprunte directement à une autre langue) ou bien indirect (une langue emprunte à une autre langue via une – ou plusieurs – langue vecteur). L’emprunt fait partie des moyens dont disposent les locuteurs pour accroître leur lexique, au même titre que le néologisme, la catachrèse et la dérivation. On se reportera à l’article Lexicalisation pour d’autres détails.

Plusieurs raisons expliquent l’emprunt lexical. Elles ne s’excluent bien sûr pas les unes les autres.

Tout d’abord, un signifiant pour un signifié nouvellement apparu peut manquer dans la langue empruntant le mot. Ainsi, quand de nouveaux animaux ou des plantes alors inconnues ont été découverts, leur nom a souvent été directement emprunté aux langues des pays qui les abritaient :

En cas d’interférence linguistique, l’emprunt devient très fréquent. Ainsi, le mot wassingue (serpillière) utilisé dans le français du Nord de la France est un emprunt au flamand occidental wassching, ces régions françaises étant en contact adstratique avec des pays parlant cette langue.

L’emprunt peut aussi faire partie d’un phénomène de mode plus général. Il n’est qu’une des manifestations de la volonté d’imiter une culture alors sentie plus prestigieuse. De tels emprunts à l'anglais sont sentis, en France et plus encore au Québec de manière normative, comme des fautes de goût ou une faiblesse d’expression. A l'inverse l'anglais soutenu est émaillé d'emprunts au français, tels rendez-vous] ou déjà-vu. Néanmoins, la plupart des emprunts redondants - dû à des effets de mode - ne se lexicalisent pas.

Outre les sources internes, telles que l'évolution sémantique et la formation des mots, le français possède, une source externe de l'enri¬chissement du vocabulaire — c'est l'emprunt aux autres idiomes. Notons que l'acception du terme « emprunt » est étendue outre mesure dans certains travaux de linguistique. Nous appellerons «emprunts» les vocables (mots et locutions) et les éléments de mots pris par le français à des langues étrangères ainsi qu'aux langues des minorités nationales (basque, breton, flamand). On emprunte non seulement des mots les significations, les traits morphologiques et syntaxiques sont aussi empruntables. Sous l'influence de l'anglais contrôler et responsable ont reçu respectivement les sens de « dominer, maîtriser ». Une façon toute particulière d'emprunter est celle d'adopter non seu¬lement la signification, mais aussi la « forme interne » du vocable étranger. Ce type d'emprunt est appelé « calque » (calque de l'anglais ; gratte-ciel correspond à anglo-américain sky-scraper.). Les éléments morphologiques sont introduits dans la langue par l'intermédiaire d'une série de mots d'emprunt comportant ces éléments. Les suffixes -esque et -issime sont venus par le biais d'italianismes. C'est par le truchement d'une multitude d'emprunts faits au latin que le suffixe -ation a pris racine en français. II est possible d'emprunter non seulement des éléments significatifs, mais aussi des sons ou des combinaisons de sons. C'est le cas du léger « coup de glotte » introduit avec les mots d'origine germanique et rendu graphiquement par le h dit aspiré : hache, hareng, haricot, héros, hors-d'œuvre. Si la langue s'oppose à l'intégration des sons étrangers, elle accueille plus facilement les nouvelles combinaisons ou positions de sons existants. Ainsi, par exemple, les combinaisons [sn], [st], [sk], [sp] impossibles au début des mots en ancien français, ne choquent plus depuis l'adoption de nombreux mots latins les comportant (cf. stérile, stimuler, statue, spectacle, spécial, spatule, scandale, scalper, scander, stade, stable, stagner.). Le vocabulaire du français moderne compte un assez grand nombre d'emprunts faits aux idiomes étrangers à des époques différentes. Chaque période du développement du français est caractérisée par le nombre et la qualité des mots empruntés, ce qui découle des conditions historiques concrètes, du caractère des relations entre le peuple français et les autres peuples.' Parfois l'emprunt est dicté par la mode ou par un snobisme ridicule. Mais, en règle générale, c'est la langue d'un peuple qui, à une époque donnée, a acquis un grand prestige dans l'arène mon¬diale, une influence économique et culturelle prépondérante qui devient une féconde source d'emprunt. L'itinéraire des emprunts est parfois fort compliqué. Selon que l'em¬prunt à une langue s'effectue immédiatement ou par l'entremise d'une autre langue, il est direct ou indirect. Les mots exotiques du vocabulaire français sont fréquemment des emprunts indirects. Ainsi pirogue est un emprunt fait à la langue des Caraïbes par l'intermédiaire de l'espagnol ; bambou a été pris au portugais, qui à son tour l'a emprunté au malais ; albatros et véranda, d'origine portugaise, tornade de provenance espagnole ont été introduits en français par l'anglais ; barbecue— mot haïtien a pénétré dans le français par l'anglais via l'espagnol. Signalons à part certains mots qui, après avoir été pris au français par d'autres langues, sont revenus, méconnaissables, à leur bercail lin-guistique : tel est budget emprunté directement à l'anglais et remontant à l'ancien français bougette — « petit sac ». Les emprunts faits par une langue sont parfois géographiquement limités. Ainsi en Belgique l'emprunt allemand bourgmestre est l'équiva¬lent de « maire ».