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un teI amour! MADAME ROUSSELIN. Ma hardiesse at vous écouter m’étonne moi-méme. Les gens d’ici sont méchants, Monsieur. La moindre étourderie peut nous perdre!... Le scanda!e... JULIEN. _ Ne craignez rien! Ma bouche se taira, mes yeux se détourneront, ]’aurax !’axr indifferent; et si je me Y presente chez vous. . .

MADAME ROUSSELIN. Mais, mon mari... Monsieur. · JULIEN. Ne me par!ez pas de cet homme! MADAME ROUSSELKN. Je dois Ie défendre. JULIEN. C’est ce que j’ai f`ait, — par amour pour vous! MADAME ROUSSELIN.

llYapprendra; et vous n°aurez pas at vous repentir de votre générosité.

JULIEN.

Laissez-moi me mettre à vos genoux, afin que je vous contemple de plus prés. J’exécutcrai, Madame, tout cc qu’il vous plaira! et valeureusement, n’en doutez pas; me voila devenu fort ! Je voudrais épandre sur vos jours, avec les ivresses de la terre, tous les enchantements de l’Art, toutes les bénédictions du Ciel...

MISS ARABELLE, cachée derrière un arbre.

J’en étais sure !

MADAME ROUSSELIN.

J’attends de vous unc prcuvc immediate dc complaisance, d’affection...

JULIEN.

Oui, oui !

SCENE XIV.

Las Mézvuas, M1ss ARABELLE, puis MUREL ct GRUCHET, A la fin ROUSSELIN.

MADAME ROUSSELIN, remontant.

On vient ! il faut que je rentre.

JULIEN.

Pas encore !

GRUCHET, au fond, poursuivant Murel.

Alors, rendez-moi mon argent !

MUREL, continuant in marchcr.

Vous m'ennuyez! LE CANDIDAT. QS GRUCHET. Pollsson ! MUBEL, lui donnam uu suufllct. Volcurl ROUSSELIN, en entrant, qui ii emendu lc bmi: du seutller. Qu°cst-cc donc? JULIEN, A M···· Rcusscliu. Oh! ccla sculement! I! lu! applique, sur la main, un balscr scnorc. MISS ARABELLE`. reconnah Julien. Ah! ROUSSELIN. Que se passe-r-il? (Apcrcevant miss Arabelle qui seiiruai.) Arabella! Demain je la Hanque :3. la Porte!

ACTE TROISIÈME.

Au Salon de Flore. L’interieur d’un bastrin e, En face, et occupant tout le fond, une estrade pour l’orChestre. lf; a dans le coin de gauchc LHIC COHYYCBRSSC. Att2Ché$ RU 1’Illll’, des ll’l$U’Ll`l’)Cl’lt$ df musique; all milieu du mur, un trophée de drapeaux tricolores. Sur l’estradc, une table avec une chaise; deux autres tables des deux cotes. Une petitc estracle plus basse est au milieu, devant l’autre. Toute la scene est remplic de chniscs. A une certainc hauteur un balcon, ou l`on peut circuler.

Scène première.

ROUSSELIN seul, A l’avant-scene, puis UN GARQON DE CAFE.

Si je comparais l’Anarchie at un serpent, pour ne pas dire hydre? Et le Pouvoir... a un vampire? Non, c’est

pretentieuxl II f`audrait cependant intercaler quelque phrase at eH`et, de ces traits qui enlevcnt... comme: << l`ermer l’ere des revolutions, camarilla, droits im rescri tibles, virtuellement; » et beaucou de mots P P . . P en Lvme: << parlementarisme, obscurantisme !...

Calmons-nous ! un peu diordre. Les electeurs vont venir, tout est pret; on a constitue le bureau, hier au soir. Le voila, le bureaul lci, la glacc du President (il momre la table, au milieu); des deux c tes, les deux secretaires, et moi, au milieu, en f`ace du publicl... Mais sur quoi m’appuierai-je? Il me l`audrait une tribune! Oh! ie l’aurai, la tribunel En attendant... ll va rendr¢ I _ P _ une chaise et la pose devant lui, sur la petite estrade.) Bl€Hl et ]€ placerai le verre d’eau, — car je commence a avoir une soif` abominable ——· je placerai le verre d’eau la! (ll prend le verre d’eau qui se trouve sur la table du President, et l¢ met sur sa chaise.) Allfal-i6 HSSCZ (IC SLICYC? (Regardant le bocal qui est plein.) Oui ! LE CANDIDAT. Tout Ie monde est assis. Le Président ouvre Ia séance, et queIqu’un prend Ia paroie. ll m’interpeIIe pour me demander... par exempIe... Mais d’a ord qui m’interpeIIe? Ou est I’individu? A ma droite, je suppose! Aiors, je tourne Ia téte, brusquement!... Il doit étfé moins Ioin?(I1 va déranger une chaise, puis remonte.) Je conserve mon air tranquiIIe, et tout en enf`on9ant Ia main dans mon giIet... Si j’avais pris mon habit? C’est pius commode pour Ie bras! Une redingote vaut mieux, 5 cause de Ia simpiicité. Cependant, Ie peupie, on a beau ·dire, aime Ia tenue, Ie Iuxe. Voyons ma CI‘3.V3.I€? ( II se regarde dans une petite gIace 5 main, qu'iI retire de sa peehe.) Le coI un peu pIus bas. Pas trop cependant; on ressembie 5 un chanteur de romances. O ! ga ira —- avec un mot de Murei, de temps 5 autre, pour me souteniri C’est égai! VoiI5 une peur qui m’empoigne. . . et j’éprouve 5 I’épigastre... (Il beie.) Ce n’est rien. Tous Ies grands orateurs ont ceIa 5 Ieurs débuts! AIIons, pas de f`aibIesses, ventrebieu! un homme en vaut un autre, et j’en vaux pIusieursI II me monte 5 Ia téte... comme des bouiIIons! et je me sens, ma paroIe, un toupet inf`emaI! << Et c’est 5 moi que ceci s’adresse, Monsieur!» CeIui-I5 est en f`ace; marquons-Ie! (II dérange une chaise et Ia pose au milieu.) <<A moi que ceci s’adresse, 5 moi! » Avec Ies deux mains sur Ia poitrine, en me baissant un peu. << A moi, qui, pendant quarante ans... 5 moi, dont Ie patriotisme. .. 5 moi que. .. 5 moi pour Iequei. . .» puis, tout 5 coup : << Ah! vous ne Ie croyez pas vousméme, Monsieur!» Et on reste sans bougerl II réplique : << Vos preuves alors! donnez vos preuves! Ah! prenez garde! On ne se joue pas de Ia créduiité pubIique!» II ne trouve rien. <<Vous vous taisez! ce siIence vous condamnei J’en rends acte!» Un peu d’ironie, maintenantl ·On Iuj,,£1rree~eqi§:Ique chose do ‘ caustique, avec un rire ¢4_x§>]£5rfo1Zté a Ah! ah! » Essayons Ie rire`de s Qorité. ci *i5_{§` h! ah! jc A. . . 5. 32 { I JN pz? 7 {"’<’*i:z v.i#?§$·‘

98 THEATRE. m’avoue vaincu, el`l`ectivement! Parf`ait‘!» Mais deux _ autres qui sont la! ——- je les reconnaitrai, —- s’écrient que ye m’insurge contre nos institutions, ou n’importe quoi. Alors d’un ton f`urieux : a Mais vous niez le progrés! » Développement du mot progrés: <<Depuis l’astronome avec son télescope qui, pour le hardi nautonnier... jusqu’au modeste villageois baignant de ses sueurs... le prolétaire de nos villes... l’artiste dont l’inspiration... » Et je continue jusqu’a une phrase, ou je trouve le moyen d’introduire_ le mot << bourgeoisie ». Tout de suite : éloge de la bourgeoisie, le tiers Etat, les cahiers, 89, notre commerce, richesse nationale, développement du bien·étre par l’ascension progressive des classes moyennes. Mais un ouvrier : << Eh bien! et le peuple, qu'en f`aites—vous? » Je pars : << Ah! le peuple, 1l est grand »; et ie le flagorne, je lui en f`ourre par—dessus les oreilles! J’exalte Jean-Jacques Rousseau qui avait été domestique, Jacquard tisserand, Marceau tailleur; tous les tisserands, tous les domestiques et tous les tailleurs sont flattés. Et, aprés que j’a1 tonné contre la corruption des riches, << Que lui reproche—t-on, au peuple? c’est d’étre pauvre! » Tableau enragé de sa misére; bravos! << Ah! pour qui connait ses vertus, combien est douce

la mission de celui qui peut devenir son mandataire! Et ce sera toujours avec un noble orgueil que je sentirai dans ma main la main calleuse de l’ouvrier! parce que son étreinte, pour étre un peu rude, n°en est· que plus sympathique! parce que toutes les diH`érences de rang, ~ de titre et de fortune sont, Dieu merci! suraripées, et ue rien n’est comparable d l'aH`ecti d’un/ homme de c0cur!... » Et je me tape sur le ccc ! brave! bravo! bravo! ` Q .'Z ` ‘ UN GARQQN DE CAFE. M. Rousselin, ils arrivent! ·

LE CANDIDAT. ROUSSELIN. Retirons-nous, ue je n’aie pas !’air... Aurai-je Ie temps d'a!Ier cherciiier mon habit?... Oui! —— en courant! I! sort. SCENE 11. Tous mas Erzcrzuus, VOINCHET, MARCHAIS, HOMBOURG, HEURTELOT, ONESIME, L1; GARD1; CI-IAMPIETRE, BEAUMESNIL, LEDRU, L1; PR1—£s11>ENT, puis ROUSSELIN, puis MUREL. v01Nc1-1ET. Ah! nous sommes nombreux. Ce sera dr6!e, S1 ce qu’iI parait. LEDRU, Pour une reunion politique, on aurait du choisir un endroit plus convenabie que Ie Salon de Flare. BEAUMESNIL. Puisqu’i! n’y en a pas d’autres dans Ia Iocalitél Qui est-ce que vous nommerez, M. Marchais? MARC!-1A1s.· Mon Dieu, Rousselin! C’est encore Iui, aprés tout... LEDRU, Moi, j’ai résolu de Faire un vacarme... v01Nc1-1ET. Tiens! Ie fi!s He Bouvigny. 7•

noo THEATRE. BEAUMESNIL. Le pere est plus finaud, il ne vient pas. LE PRESIDENT. En séance! LI} GARDE CHAMPIETRE. En séance! T , LE PRILSIDENT. Messieurs l nous avons 31 discuter les mérites de nos deux candidats pour les elections de dimanche. Auyourd hu1, vous vous occuperez de l honorable M. Rousselin, et demain soir, de l'honorable M. Gruchet. La séance est ouverte. Roussclin , cn habit noir, sort d'unc lietitc portc dcrriérc le présidcnt, fait des salutations, et reste de out au milieu dc l°estradc.

VOINCHET.

J e demancle que le candidat nous parle des chemins de fer. ROUSSELIN, aprés avoir toussé, ct pris un verrc d'cau. Si on avait dit du temps de Charlemagne ou méme dc Louis XIV, qu’un jour viendrait, ou, en trois heures, il serait possible d’aller... VOINCHET. A · . Ce n°est pas ga! Etes-vous d'av1s qu'on donne une ~ allocation au chemin de f`er qui doit passer par SaintMathieu, ou bien a un autre qui couperait Bonneval —— idée cent fois meilleure? UN ELECTEUR. Saint-Mathieu est plus it l’avantage des habitants! • • ’$ • Déclarez-vous pour celui-la, monsieur Rousselinl

LE CANDIDAT. I O 1 ROUSSELIN. Comment ne serais-je pas pour le dévelogpement d8 CCS gigantesques Cl'lt{`€PI`lSCS remuent CS Capltaux, prouvent le genie de l’homme, apportent le bien-étre au sein des o ulationsl... P P ‘I-IOMBOURG. Pas vrai, elles les ruinentl ROUSSELIN. Vous nicz donc le progrés, Monsieur? le progres, qui depuis E`astr0nome.. . HOMBOURG. Mais les voyageurs?. . . ROUSSELIN. VCC SOI'} CCSCO €..· A t'l p HOMBOURG. Ah! si vous m°empéchezl... me PRESIDENT. 3. BIOCCS 3. iD€l' C an. L p l t ` l' t p ll t HOMBOURG. Les V0y3.g€LlI`S HC S’3.I`I`éIZCI`0I1IZ plus dans {IOS pays. VOINCHET. C’est parce qu’il tient une auberge! ~ HOMBOURG. Elle est bonne, mon auberge! TOUS. Assezl assez!

io:. THEATRE. LE PRESIDENT. Pas de violence, Messieurs! LE cARDE CHAMP}-ETRE. Silence! HOMBOURG. Voila comme vous dél`endez nos intéréts! Rousshum. .l°aHirme!... N HOMBOURG. ` l Mais vous perdez le roulage! UN IELECTEUR. i ll soutiendra le libre écbange! ROUSSELIN. Sans doute! Par la transmission des marchandises, un jour la Fraternité des peuples... UN ELECTEUR. _ II f`aut admettre les laines anglaises! Proclamez I’af`- f`ranchissement de la bonneterie! ROUSSELIN. · Et tous les aH`ranchissements! mas IELECTEURS. Cbié droit.) Oui! oui! (Cbxé gauche.) Non! non! at bas! ROUssEL1N. Plbt au ciel que nous puissions recevoir en abon- i dance les ceréales, les bestiaux!

LE CANDIDAT. l O} UN AGRICULTEUR, en blouse. Eh bien, vous étes gentil pour l’agriculture!... ROUSSELIN. Tout a l’heure je répondrai sur le chapitre de l’agriculture! Il se verse un verre d'eau. ·— Silence. HEURTELOT, apparaissant en haut, au balcon. Qu`est-ce que vous pensez des hannetons? TOUS, riam. Ah! ah! ah! me Pnésinsur. Un peu de gravité, Messieurs! LE GARDE CHAMPIQTRE. Pas de désordre! Au nom de la Loi, assis! MARCHAIS. M. Rousselin, nous voudrions savoir votre idée sur les_imp6ts. ROUSSELIN. Les imp6ts, mon Dieu... certainement, sont pénibles... mans 1nd1spensables... C’est une pompe,— si je puis m'exprimer

ainsi, qui aspire du sein de la terre un élément f`ertilisateur pour le répandre sur le sol. Reste a savoir si les moyens répondent au but... et si, en exagérant... on n’arriverait pas quelquef`ois at tarir... LE PRESIDENT, se penchant vers lui. Charmante comparaison! . VOINCHET. La propriété Fonciére est surcbargée!

m4 Tm2ATRE. 1-1£U11T£LOT. On paye plus de trente sous de droits pour un Iitre de cognac! . . LEDRU. Lu Hotte nous dévore! BEAUMESNIL. Est·ce qu’on a besoin d’un Jardin des Piantes! ROUSSELIN. Sans doute! sans doute! sans doute! II f`audrait apporter d`immenses, d`immenses economies! — TOUs. ‘ Trés bien! ROUSSELIN. D°autre part, Ie Gouvernement Iésine, tandis qu’iI devraipu. V BEAUMESNIL. !:iIever [es enf`ants pour rien! MARCHAIS. Protéger Ie commerce! L*AcRlCULT£UR. Encourager Yagricuiture! . ROUSSELIN. _ Bien sur! BEAUMESNIL. _ Fournir !°eau et Ia Iumiére gratuitement dans chaque manson!

LE CANDIDAT. IOS ROUSSELIN. Peut-étre, oui! HOMBOURG. Vous oubliez le roulage dans tout qa! ROUSSELIN. Oh! non, non pas! Et permettez-moi de résumer en un seul corps de doctrine, de prendre en f`aisceau... l LEDRU. On connalt votre maniére d’enguirlander le monde! Mais si vous aviez devant vous Gruchet... ROUSSELIN. C’est at moi que vous comparez Gruchet! at moi!... qu’on a vu pendant quarante ans...

it moi dont le pa- tr1otisme...—— Ah! vous ne le croyez pas vous-méme, Monsieur! LEDRU. Oui, je le compare a_vous! ` ROUSSELIN. Ce Catilina de village! HEURTELOT, au balcon. Qu’est-ce que c’est,` Catilina? ROUSSELIN. C’est un célébre conspirateur qui, 5. Rome... LEDRU. ‘ Mais Gruchet ne conspire pas! HEURTELOT. étes·vous de la police?

106 THEATRE. Tous, A drone. Ensemble, confusémennt. ll en est! il en est! TOUS, is gauche, de meme. Non, il n’en est pas! (Vmrme.) ROUSSELIN. Citoyens! de grace! Citoyens! Je vous en prie! de grace! écoutez-moi! MARC!-IA]S. Nous écoutons! Rousselin cherche E dire guelque chose, ct reste muet. Rires e la foule. TOUS, riant. ` Ah! ah! ah! LE GARDE CHAMPIETRE. : Silence! HEURTELOT. ll f`aut u’il s’ex Ii ue sur le droit au travail. q P q TOUS. Oui! oui! le clroit au travail! ROUSSELIN. On a écrit la-dessus des masses de livres. (Murmum.) Ah! vous m’accorderez qu’on a écrit, a ce propos, énormément de livres. Les avez-vous lus? HEURTELOT. - Non! ROUSSELIN. Je les sais par cmur! Et si comme moi, vous aviez passe vos nu1ts dans le silence du cabinet, a...

LE CANDIDAT. IO7 i HEURTELOT. Asscz causé de vous! Le droit au travail! TOUs. Oui, oui, le droit au travail! ROUSSELIN. Sans doute, on doit travailler! HEURTEL01". Et commander de l’ouvrage! MARCHAIS. Mais si on n’en a pas bcsoin? ROUSSELIN. N’importe! MARCHAlS. Vous attaquez la propriété! ROUSSELIN. Et quand méme? · MARCHAIS, se précipitam sur l’estrade. Ah! vous me l`aites sortir de mon caractére. ELECTEURS, dc dmiae. Descendez! descendez! A ELECTEURS, dc gauclic. Non! qu’il y reste! A ROUSSELIN. t Oui! qu’il demeure! .l’admets toutes les contradicUons! Je suis pour la Iiberté! (Applaudissemems A dmiae.

io8 THEATRE. Murmures in gauclne; il se retoume vers Marchais.) Le m0E VOUS x choque, Monsieur? "c’est que vous n’en comprenez point le sens economique, la valeur... bumanitaire! La presse l’a elucidee pourtant! et la presse, — rappe- lons-le, citoyens, —- est un flambeau, une sentinelle qui... BEAUMESNIL. A la question! MARCHAIS. Oui, Ia propriete! ROUSSELIN. Eh bien! je l’aime comme vous; je suis proprietaire. Vous voyez donc que nous sommes d’accord. MARCHAIS, embarrassé. Cependant. . . hum ! . .. cependant... LEDRU.

l’éPiC!Cl‘! (Tout lc monde rit.)

ROUSSELIN. . Encore un mot! je vais le convaincre! (A Marcbais.) On doit, —— n’est-il pas vrai, -—- on doit, autant que possible, démocratiser l’argent, republicaniser Ie numeraire. Plus il circule, plus il en tombe dans la poche du peuple, et par consequent dans la v6tre. Pour cela, on a imagine le credit. MARCHAXS. ll ne f`aut pas trop de credit! ROUSSELIN. Parfait! Oh! tres bien!

LE CANDIDAT. 109 LEDRU. Comment! pas de credit? ROUSSELIN, lt Ledru. Vous avez raison; car si l’on 6te le crédit, Elus d’argent! et d'autre part, c’est l’argcnt qui l`ait la ase du credit; les deux termes sont corré atil`s! (Secouam funemem Marcliais.) Comprenez-vous que les deux termes soient corrélatifs? Vous vous taisez? ce silence vous condamne, j’en prends acte! TOUs. Assez! assez! Mnrclnais regngne sa place. ROUSSELIN. ` Ainsi se trouve résolue, citoyens, l’immense question du travail! En eH`et, sans propriété, pas de travail! Vous f`aites travailler parce que vous étcs riche, et sans travail, pas de propriété. Vous travaillez, non seulemcnt pour devcnir Propriétaires, mais parce que vous l’étes! Vos oeuvres font du capital, vous étes capitalistes.

UAGRICULTEUR. Dréles de capitalistes! _ MARCHAIS. Vous embrouillez tout! LEDRU. C’est se licher du mondel

`TOUS. Oui! la cl6ture! 5 la porte! la cl6turc!

LE PRÉSIDENT.

Cela devient intolérable ! on ne peut plus...

LE GARDE CHAMPÊTRE.

Je vais faire évacuer la salle !

ROUSSELIN, à part, apercevant Murel qui entre.

Murel !

LEDRU.

Que le candidat justifie les élogecs qu’ii a donnés dcvant moi aux opinions du sieur Bouvigny ! (Aux ouvricrs.) Vous y CIICZ, VOUS autres !

ROUSSELIN.

Mais... je... je...

LEDRU.

Il est perdu!

HEURTELOT.

Tendez la gaffe !

VOINCHET.

Un médecin!

Rire général.

MUREL.

J’étais la aussi, moi! L’honorabIe M. Rousselin a paru condescendre aux idées de Bouvigny! II ne s°en cache pas! Il s°en vante!

ROUSSELIN, fièrement.

Ah!

MUREL.

Et c`était précisément a cause des électeurs qui Yentouraient, pour affermir Ieurs convictions, en Ieur faisant voir jusqu’h quel point peut aller dans Ia tétc de ccrtaincs personnes. . .

ROUSSELIN.

L’obscuruntismc !

MUREL.

Effectivcmcnt! C’était , dis-jc, un procédé dc tactique parlementaire, une ruse... bien Iégtimc, pas- scz-moi

Ycxprcssion, pour Ic faire tom cr dans Ic panncau.

HEURTELOT.

Oh! oh! trop malin!

LEDRU.

Alors, il s’cst conduit cn saitimbanquc.

MUREL.

Mais jc...

HEURTELOT.

Nc Ic défcndcz plus!

LEDRU.

Et voilà l'homme qui avuit promis d’aller calotter Ic préfet !

ROUSSELIN.

Pourquoi pas ?

LE GARDE CHAMPIETRE, Ic frappant {égércmcnt sur {’épaule.

Doucement, monsieur Rousselin !

TOUS.

Assez ! assez ! la clôture ! la clôture !

Tout lc monde sc {évc. Roussclin fait un gestc déscspéré, pllis SC I`COlI’HC VCTS {C pl’é$id€Ht qui SOI". 1 I2 THEATRE. ua PRESIDENT. Une séance peu favorable, cher monsieur; espérons qu’une autre f`ois... ROUSSELIN, observant Murel. MUTCI $,611 V3! (A Marchais qui passe devant {ui.) MRTchais! ah! c°est mul! c’est mal! ` MARCHAIS. Que vouIez-vous, avec vos opini0ns!... sckwaxu. ROUSSELIN, ONESIME, La Gzmqow mz cné. ROUSSEIQIN, redescendanx. Oh! mes réves!...——- je n’ai glus qu?}. m’enf`uir, ou 5. me jeter 5. I’eau, maintenant! n vu Faire des gorges Chulldés, mC blugllefl (Considérant {es chaises.) Hs éC3iCl'lC I5.!... oui! et au [neu de cette f`oule en délire dont j’écoutais d’avance les trépignements. .. (Le garcon de café entre, pour ranger Ies chaises.) A futulté 2.1'Ilbiti0H, PCl`nicieuse aux mis comme aux particuIiers!... et pas moyen de Faire un dxscours! tous mes mots ont raté! Comme je souH`re! comme je souH`re! (Au gargon de café.) Ah! vous pouvez les prendre! je n’en ai plus besoin! (A part.) Leur vue me tape sur Ies nerf`s, maintenant! LE GARQON DE CAFE, E1 Onésime, sur Vestrade, et qui se trouve Cillllé pif Il C0l'lU`CI)3SSC. Restez-vous I5? ONEESIME, timidement. Monsieur Rousselinf A

LE CANDIDAT. 1 I3 ROUSSELIN. Ah! Onésime! ONESIME, s'avan<;am. Je voudrais trouver quelque chose de convenabIe... pour vous dire que je participe aux désagrémentsu. ROUSSELIN. Merci! merci! Car tout le monde m’abandonne!... jusqu’a Murel! ONESIME. Il vient dc sortir avec le clerc de M' Dodart! ROUSSELIN. • Si j’allais le trouver? (Regudam dehors.) II y a encore trop de monde sur la place; et le peuple est capable de se orter sur moi at des excés!... P ONIESIME. Je ne crois pas! ROUSSELIN. Cela s’est vu! On peut étre outrage, cléchiré! Ah! la populace! je comprends Néron! ONESIME. Quand mon pére a regu cette lettre du préfet qui lui enlevait tout espoir, il a été comme vous, bien triste! Cependant il a repris le dessus, a force de philosopbie! ROUSSELIN. Dites-moi, vous qui étes excellent, vous n’allez pas me tromper? ONIISIME. Ob! 8

1 14 THEATRE. ROU$SEL1N. Est-ce q C M0nSlCUT V0tl‘C Pél‘C... (Sc rctoumant vers lc gargon qui remuc les clmises.) est ll'I'lE3l'lt, CC g3l‘§0l'-lil Laissez-nous tranquillesl (Le gmon scm.) Est-ce que votre pere avant autant de voix qu'on le soutient? II m’a cléfilé une liste cle communesl... ONESIME. Il est toujours sur cle soixante-quatre laboureurs. J’ai vu Ieurs noms. ROUSSELIN, In part. n C’est un chillre, cela! ONESIME. Mais...

j’ai quelque chose pour vous. Une vieille f`emme, que je ne conna1s pas, m’a dit comme fentrais a la séance

:<<Faites-moi le plaisir cle remettre ce billet a M. Rousselin.» Il lc lui donnc. ROUSSELIN. Une dréle cle lettre! Voyons un Peu! (Lim:.) <<Une personne qui s’1ntéresse a vous, CTOII de son devoir de vous prévenir que M"' Rousselin... Il s’arréxe boulcvcrsé. ONESIME. Dois-je porter la réponse? ROUSSELIN, rlcanam convulsivcmcnt. La... la... la réponse? ONESIME. Oui! laquelle?

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