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§ 4 . R E O R G A N I S A T I O N D U T E X T E

E X E R C I C E 1. Observez le tableau ci-dessous. Completez-le dans les cases marquees par ***.

Numero

connecteurs de temps

du paragraphe

(et/ou temps des verbes)

cela fait dix ans,

1en 1992; aujourd’hui

du temps ou I’eau representait une

2

richesse extraordinaire et une voie de communication;

encore

3encore

4%* *

5chaque annee

pas de connecteurs de temps, mais le

6passe compose des verbes et le sens du paragraphe fait penser a

7

8***

9

plans temporels

la derniere decennie

le moment actuel

***

***

4! **

la derniere decennie

la derniere decennie et le mo­ ment actuel

***

le moment actuel l’ouverture sur l’avenir

E X E R C I C E 2 . Redigez un compte rendu de ce texte d’apres le plan suivant:

I. Introduction

II. Corps du compte rendu

•Deja a I’epoque la plus eloignee ...

•Dans les annees 30 et 40 ...

•11 у a dix ans...

•Aujourd’hui...

III. Conclusion :

•Le resultat que I’on constate aujourd’hui. •Les souhaits pour I’avenir.

153

C H A P I T R E I V . C O M P T E R E N D U

§ 5. TEXTES POUR REDIGER UN COMPTE RENDU

En vous servant des techniques etudiees, redigez un compte rendu des textes suivants. (Le nombre d’asterisques marque le niveau de difficulte d’un texte).

T E X T E 1 *

L’I N E P T I E DE LA FAIM

« La possession de merveilleux moyens de production n’a pas apporte la liberte, mais le souci et la famine ». Ce triste constat, signe Albert Einstein, date de 1934... Sept decennies plus tard —apres combien de guerres ? —la phrase fait encore mal. Car la penurie de denrees alimentaires qui secoue la planete depasse de loin les seules consi­

derations economiques. Elle est, effectivement, de 1’ordre du souci existentiel etendu a toute l’espece. Avancer des statistiques procure des frissons et une compassion lointaine, tan­ dis qu’en imaginer les effets induits sur la situation internationale souleve l’angoisse. Laissons aux chiffres la part qui leur revient: le ble a connu une augmentation de 18% en trois ans ; le riz a vu son prix grimper de 30% en deux semaines ; le cours du mais a double en deux ans. Chaque fois qu’une denree de base augmente de

1%, 16 millions de personnes tombent aussitot dans l’insecurite alimentaire. Mais aucune de ces donnees ne depeint l’impact geostrategique de la famine mondiale. Ce qu’on ne chiffre pas est de loin le pire. Du Mexique aux Philip­ pines, en passant par le Burkina Faso, pres de 40 pays traversent une situation dramatique. Des emeutes de la faim ont eclate en Haiti, en Egypte, en Mauritanie, au Maroc, en Bolivie, en Ouzbekistan, au Yemen, au Senegal... Partout ой il у a des pauvres, ils connaissent de nouvelles privations.

Les causes de ce desastre renvoient a des responsabilites economiques globales et com­

plexes. Les consequences, en revanche, pesent sur chacun de nous. A terme, il faut craindre la multiplication des conflits, un durcissement des regimes face a 1’exasperation des mas­ ses, des deplacements de population. D’ores et deja, des Etats se recroquevillent, comme l’Ukraine, qui a mis fin a ses exportations de

cereales, ou le Vietnam, qui a interdit Impor­ tation de riz. Des accords bilateraux d’approvisionnement sont signes en toute hate et en douce, pendant que 100 millions de tonnes de cereales sont utilisdes chaque annee pour la fabrication de biocarburants. Seuls les pays occidentaux restent a l’ecart de ce grand marchandage de la survie, en se consolant dans la fonction d’expertise. Jusqu’a quand croientils pouvoir conserver cet ahurissant privilege sans s’impliquer davantage dans la misere du monde ?

Christian Makarian

L’Express

154

§ 5 . TEXTES POUR REDIGER UN COMPTE RENDU

T E X T E 2 *

Population Hommes et femmes confondus, I’esperance de vie a progresse de dix mois en deux ans, selon I’lnstitut national d’etudes demographiques

EN D E P A S S A N T LES 80 ANS, LA L O N G E V IT E DES F R A N G A IS BAT DE NOUVEAUX R E C O R D S

eprimee, la France ? Notre pays fait D pourtant figure de pays de cocagne avec une esperance de vie qui a depasse Fan dernier pour la premiere fois les 80 ans!

C’est l’une des longevites les plus elevees au monde. Les Francises se placent meme en seconde position dans le monde, juste derriere les Japonaises et talonnees par les Espagnoles: leur esperance de vie etait de 83,6 ans en 2004, selon le dernier bulletin de l’lnstitut national d’etudes demographiques (Ined). Les hommes, eux, restent dans la moyenne europeenne avec 76,7 ans. La notion d’esрёгапсе de vie traduit la sante globale d’une nation puisqu’elle prend en compte les morts de nourrissons, d’enfants, de jeunes, d’adultes et des personnes agees. Concretement, cela signifie qu’un nombre croissant d’adultes depassent maintenant 80 ans. Les projections de 1’Ined prevoient memp qu’une fille sur deux nee aujourd’hui vivra jusqu’a 94 ans, et 16% seront centenaires.

Chaque annee (a l’exception de 2003 mar­ quee par la canicule et ses 15 000 deces supplementaires), les Frangais gagnent quelques mois de vie. Ces deux dernieres annees, ils en ont gagne dix ! « C’est nettement plus que la tendance des cinquante dernieres annees: trois mois par an, soit six mois en deux ans », ecrit Gilles Pison, le responsable du bulletin Popu­ lation et Societe, qui publie ces statistiques.

L’allongement de la duree de la vie s’explique largement par les progres de la medecine. Une etude historique lancee par Louis Henry, un demographe de l’lned, a la fin des annees 1950, ainsi que la reconstruction des tables de mortalite frangaises aux XIXе et XXе siecles sur la base de registres paroissiaux, dessinent une evolution de longue duree. Avec une population deux fois moins importante, le royaume de France comptait un million de naissances par an au milieu du XVIIIе siecle, contre 765 000 aujourd’hui. Mais des l’age de

10 ans, la moitie des enfants etaient decedes. Ce qui explique une esperance de vie de 25 ans a l’epoque.

Depuis, cette derniere n’a cesse de progresser, sauf dans les periodes de conflits qui ont entraine des reculs importants. Autour de 1800, la vaccination contre la variole fait drastiquement chuter la mortalite infantile et croitre l’esperance de vie. La premiere phase de la revolution industrielle voit une remontee de la mortalite infantile : les conditions de vie se de1ёпогепС La revolution Pasteur et les premie­ res politiques de protection de la petite enfance inversent ensuite la tendance. Aujourd’hui, la mortalite infantile est tombee a un niveau extremement bas : 3,9 pour mille.

Les progres recents de l’esperance de vie sont maintenant Иёв « aux succes rencontres recemment dans la lutte contre la mortalite adulte, en particulier aux ages eleves ой se concentrent de plus en plus les deces », expliquent les dёmographes. A partir des amrnes 70, la lutte contre les maladies cardio-vasculaires et les cancers a fait reculer la mortalhA des adultes et des personnes ^ e s . Le dёveloppement de la prevention et ГатёНогайоп des traitements ont ассепШё cette ёто1иНоп.

Si ГеШсасЬё du systeme de ва^ё a permis d’allonger Гезрёгапсе de vie, celle-ci reste dёterminee par les conditions de vie. Les ouvriers et les travailleurs soumis a de rudes travaux meurent plus tot que les етр1оуё5 et les ca­ dres. Cela explique en partie les variations гёgionales соп51а1ёе5 par l’Insee : dans le Nord, l’espdrance de vie etait de 72 ans pour les hom­ mes en 2000, contre 76,6 en Midi-Pyre^es.

Des a present, l’allongement de la duree de la vie change les relations entre les gёnёrations. Il est dorenavant courant de voir quatre gёnёгations, parfois cinq r6unies autour d’aieux en forme.

Сёс1Иа Gabizon

Le Monde

155

C H A PI T RE I V. C OM PT E RE ND U

T E X T E 3 *

SO С IЁТЁ

LE C A S T IN G DES M I N I - M I S S

Concours A Bettviller, dans la Moselle, la competition est severe et souvent cruelle pour selectionner les apprentis top models.

Les plus motivees se tiennent au premier rang, levres fardees, paupieres constellees d’une poignee de paillettes. Les plus timorees restent en retrait. Et puis, coincee entre l’oeil anxieux de sa mere et la silhouette intermina­ ble de son pere, il у a Samantha, la plus farou­ che, un bout de chou de 10 ans a la blondeur neigeuse d’une heroine de conte de fees. « Van dernier, sa mere nous ajure qu’elle inscrirait la petite jusqu’ a ce qu’elle gagne. J ’espere qu’elle ne va pasfaire d’histoires cettefois-ci », glisse une juree, accablee.

Bettviller, petite bourgade de 750 ames perdues au coeur de la Moselle, debut aout. Dans quelques minutes, ces top models en herbe sauront si elles participeront, le week­ end suivant, a la grande finale du concours de la mini-miss 2002 du pays de Bitche, pour laquelle on attend plus de 3 000 personnes. L’equation du casting est,aussi simple que cruelle : 24 candidates agees de 7 a 10 ans, dix selectionnees, mais une seule gagnante, recompensde par une echarpe brodee d’or et un week-end en famille au Disneyland de Mar- nela-УаИёе. A 1’appel de leur nom, les freles silhouettes deambulent devant les membres du jury sous les applaudissements du public, balbutient quelques mots au micro, arborent l’indispensable sourire. Les huit jures observent, puis apposent leur note : « C’est delicat, reconnaitJean-Claude Picard, maire du village et fondateur de l’dpreuve. Mais I’echecfaitpartie de la vie, non ?» Manu, l’animateur, regrette presque sa presence : « On a Vimpression d'etre des bourreaux. Rejeter la moitie des gamines au seul pretexte qu’elles ne correspondentpas a un critere de beaute, c’est malsain et degueulasse », s’emporte lejeune homme. Curieusement, tous les membres du jury avouent refuser que leur progёniture participe au concours. « C’est trop cruel, avoue l’un d’entre eux. Etpuis, Vapparence est-elle un critere de selection legitime ?»

Elle l’est en tout cas pour les organisateurs de plus en plus nombreux de ce type de compdtition. Importd des fitats-Unis, ou les con­ cours de mini-miss — offrant parfois jusqu’a 100000 dollars de recompense aux gagnantes —sont une vdritable institution, le concept fleurit discretement mais surement dans 1’Hexagone. Le printemps venu, fetes de vil­ lage, kermesses d’dcole et campings n’hdsitent pas a hisser sur les podiums des gamines tout juste en age de sauter a l’dlastique. Les petites adorent, trop heureuses de jouer lesJenifer ou Britney Spears d’un soir. Les parents impriment l’instant magique sur leur appareil photo ou leur сатёга numdrique. Claire Brisset, ddfenseur des enfants, s’empresse de dёnoncer la tendance : « Ces concours representent une regression. Il nefautjamais bruler les etapes de Venfance, en particulier celle de la prepuberte, periode de relativepaix avant les turbulences de Vadolescence. Les parents doivent instaurer des limites, meme s’ilfaut pour cela aller contre la volonte de Venfant. »

Pas toujours simple, en effet, de resister aux fantasmes de gloire de petites filles dont les idoles s’appellent Lorie, АНгёе ou S Club Junior, un « girls band » de prepuberes qui fait actuellement un tabac dans les charts еигорёеш. Chez Frimousse, agence speciali- see dans le mannequinat junior, plus de vingt nouvelles demandes d’inscription s’empilent chaque semaine sur le bureau des bookeuses, souvent ёсгкез de la propre main des peti­ tes candidates. Les parents sont plus motivds encore que leurs enfants, tel ce pere de deux fillettes qui met en avant la jolie cagnotte que celles-ci toucheront a leur majoritd... en omettant de preciser qu’en tant que responsable 1ёgal il a droit —sans ddlai —a 10% des gains pergus. Plus de 2 000 gamins agds de 3 mois a 20 ans possedent actuellement leur book a l’agence —dont Thylane, la fille de l’animatrice Vdronika Loubry et du footballeur Pa­ trick Blondeau. Pour multiplier leurs chances de gloire, les mini-tops en font le maximum,

1 5 6

§ 5 . TEXTES POUR REDIGER UN COMPTE RENDU

enchainant les castings parfois jusqu’a epuisement: « Certainsparents nous telephonentpour signaler que leur enfant souhaitefaire unepau­ se », avoue l’une des bookeuses de l’agence.

A Bettviller, les jures n’ont laisse aucune chance a la trop discrete Samantha. En apprenant qu’elle ne figurait pas parmi les dix selectionnees pour le titre supreme de minimiss

de I’annee, et alors que certaines candidates, eliminees elles aussi, quittaient la salle en larmes, l’eternelle recalee a lache un timide: «Je suissoulagee.» Sa sceur cadette, Pamela, 8 ans, reve deja de se presenter a l’edition 2003.

Geraldine Catalano

Le Point

T e x t e 4*

NE D IT E S PLUS S E C R E T A IR E , M A IS A S S IS T A N T E

Hier cantonnee a lafrappe au kilometre, cette collaboratrice endosse deplus enplus les responsabilites d’une adjointe

damnees aux oubliettes de l’entreprise par rinformatique ... Les cadres allaientn les disait en voie de disparition, con-

saisir eux-memes leurs rapports sur leurs ordinateurs portables et gerer comme des grands leurs agendas electroniques. Erreur. Les secre­ taires sont toujours la. Encore plus nombreuses. La derniere enquete de l’lnsee sur l’emploi en recense 833 000, soit 35% de plus que dix ans auparavant. Mieux: les interessees ple­ biscites leur profession meme si moins d’une sur cinq a le statut envie de cadre. Selon un sondage de l’institut BVA pour Manpower, 96% d’entre elles trouvent leur metier plutot interessant et 91% se declarent satisfaites de leurs conditions de travail. Et pour cause: la deuxieme profession feminine, derriere celle d’enseignante, s’est metamorphosee. Elle a pris du galon, aussi.

Revolue, l’epoque ой la secretaire etait cantonnee a la frappe au kilometre et a la prise en steno des notes du patron. « La se­ cretaire assistante est devenue une collabora­ trice », estime Edith Bouchemal, responsable de l’activite tertiaire chez Manpower. L’irruption de la micro-informatique dans les socie-

a plutot contribue a valoriser la fonction

des secretaires, en les dechargeant des taches ingrates comme le tri et la transmission du courrier.

« En plus d’un savoir-faire, on leur demande maintenant un vrai savoir etre », re­ sume Christiane Facomprez, redactrice en chef du magazine Secretaires & Assistantes. Savoir communiquer avec les collegues, les chefs de service, les clients, transmettre les bonnes in­ formations, gerer les priorites ... Leur role d’interface entre le responsable hierarchique et l’environnement exterieur s’est renforce. Cer­ tains patrons n’hesitent pas a deleguer des dos­ siers. Comme Paul Rene Albertini, vice-presi­ dent de Sony Music Europe: « Mon assistante doit anticiper et parfois se substituer a moi. Il m’arrive d’ailleurs de faire appel a des interimaires lorsqu’elle est surchargee de travail. »

Du coup, les entreprises sont devenues beaucoup plus exigeantes. « On consacre davantage de temps a la selection des candidates et on se pose aussi beaucoup plus de ques­ tions sur leur personnalite », affirme Philippe Perret, directeur de la division assistantes et secretaires chez Michael Page. Resultat: on s’arrache les meilleures. Surtout si, detentrices d’un BTS1 et d’un ВЕР2 de secretariat, elles

1 BTS — brevet de technicien superieur, diplom e d’etudes post-baccataureat. 2 ВЕР — brevet d’etudes professionnelles.

157

C H A P I T R E I V . C O M P T E R E N D U

maitrisent en outre une ou plusieurs langues etrangeres et les logiciels informatiques les plus courants.

Les secretaires assistantes bilingues ou trilingues sont en effet des perles rares, trop rares, sur le marche du travail. Selon la presidente de Minerve Interim, Elisabeth de Labeau, « elles sont de plus en plus recherchees, surtout celles qui ont vecu deux ou trois ans a l’etranger ». Salaire annuel moyen de debut de carriere: entre 120 000 et 130 000 F par an (contre 100 000 a 120 000 F pour une se­ cretaire assistante classique, franco-frangaise, titulaire d’un BTS de secretariat). Des remu­ nerations qui peuvent atteindre, deux ans plus tard, de 140 000 a 160 000 F.

Autres profils tres cotes : les secretaires de direction et les assistantes tres « pointues » dans un domaine technique (juridique, com­ mercial, financier ou ressources humaines). Julia Thiery fait partie de ces heureuses elues. Apres un BTS de secretariat trilingue, elle s’est

inscrite dans une agence d’interim et a multiрНё les missions. Aujourd’hui, elle partage son temps de travail entre les directeurs financier et technique d’Ecureuil Assurances, a Paris. C’est une nouveaute. « Le binome secretaire/ cadre semble de moins en moins courant et cede la place au travail en equipe », d’apres le Centre d’etudes et de recherches sur les qua­ lifications (Cereq). Du cote des secretaires specialisees, les « juristes » tiennent la corde : « En cas de fusion ou d’acquisition, par exem­ ple les avocats d’affaires utilisent beaucoup de secretaires juridiques, expertes en bureautique et en traitement de texte », indique Elisabeth de Labeau de Minerve Interim. Tres demandёes ёgalement, les secretaires commerciales, опетёеБ vers l’export, qui assistent un directeur des ventes dans la preparation des reu­ nions, le suivi des objectifs et de la clientele, etc.

Regie d’or, quel que soit le poste оссирё : la polyvalence. En permanence, les secre­ taires doivent s’adapter a Involution des outils informatiques et a de nouvelles organisations du travail. Autre exigence : la disponibilit6. En clair, ne pas nmgoter sur les « heures sup’ ». 76% d’entre elles en effectuent bon gre, mal gre.

On a beau leur en demander toujours plus, les secretaires courent encore apres la reconnaissance au sein de l’entreprise. « Les mentalites n’ont pas vraiment changё. La plupart des socidtds n’ont toujours pas pergu les mutations dans le savoir-faire des assistan­ tes », ddplore Claudine Joannides, presidente de l’Association nationale des secretaires et assistantes de France. Un point de vue partagё par Edith Bouchemal, chez Manpower: « Bien souvent, elles endossent les responsabilites d’une adjointe mais n’en ont pas le titre ni le statut. » Preuve de leur malaise: une secretaire sur deux aspire a une meilleure reconnaissance sociale, selon le sondage de BVA. Voila qui devrait faire reftechir leurs pa­ trons ...

Sandrine Chicaud

L’Express

158

§ 5 . TEXTES POUR REDIGER UN COMPTE RENDU

T e x t e 5 *

L’E U T H A N A S IE A LA COUR E U R O PE E N N E

DE S T R A S B O U R G

Diane Pretty, une Anglaise de 44 ans totalementparalysee par une sclerose laterale, est venue defendre a Strasbourg sa volonte de mourir dans la dignite

BRUXELLES

de notre bureau europeen

Diane Pretty voulait se montrer aux juges de la Cour europeenne des droits de l’homme, a qui elle demande le droit de « mourir dans la dignite ». Aussi a-t-elle assiste en personne, dans son fauteuil roulant, a l’audience sur la recevabilite de son affaire, mardi 19 mars a Strasbourg, apres avoir fait un difficile voya­ ge de douze heures, assistee de trois infirmiers et de son mari, depuis Luton, une ville du nord de Londres.

Cette Anglaise de 44 ans est victime d’une paralysie des muscles due a une « sclerose la­ terale amyotrophique » en phase terminale. Nourrie par un tube, et clouee dans un fau­ teuil roulant, elle ne peut plus parler. Mais ses facultes intellectuelles ne sont pas atteintes, et elle communique au moyen d’un petit ordinateur fixe a l’accoudoir de sa chaise roulante sur lequel etait ecrit, mardi, « I just want my rights » (je ne reclame que mes droits).

Ayant pour seule perspective d’avenir une agonie lente par etouffement, Mme Pretty veut choisir le moment de sa mort, pour s’epargner « la douleur et la perte de dignite » qui accompagneraient un deces naturel. Compte tenu de son etat, Diane Pretty ne peut se suicider sans l’intervention d’autrui. Brian, son mari, est pret a l’aider. Mais il encourt une peine de quatorze ans de prison, le suicide assiste etant un crime au Royaume-Uni.

Diane Pretty a demande en vain a la jus­ tice anglaise qu’elle lui donne l’assurance que Brian ne serait pas poursuivi. En novembre 2001, la Chambre des Lords, juridiction su­ preme de son pays, la lui a refusee. Mme Pret­ ty a alors saisi la Cour europeenne des droits de l’homme, en decembre 2001. En raison du caractere dramatique et urgent de la requete,

les magistrats ont decide de traiter cette affaire par priorite sur les autres dossiers (Le Monde du 29 janvier).

DROITS FONDAMENTAUX

Lors de l’audience, Philippe Havers, le defenseur de Diane Pretty, a explique qu’en empechant sa cliente de choisir le moment de sa mort, le gouvernement britannique viole plusieurs droits fondamentaux garantis par la Convention europeenne des droits de l’hom­ me, notamment « Vinterdiction de traitements inhumains et degradants ». L’avocat a fait valoir que « le droit a la vie » donne a chaque individu le droit de decider s’il veut vivre ou mourir, et comporte done un corollaire, le « droit de mourir ». II a affirme que le refus du gouvernement britannique de prevoir une disposition legale autorisant le suicide assiste constitue une atteinte a la liberte de conscien­ ce. Il a fait valoir que l’interdiction du suicide assiste entraine une discrimination entre personnes valides, qui ont la possibilite d’attenter a leurs jours, et personnes invalides.

Le representant du gouvernement britan­ nique, Jonathan Croy a fait remarquer que la Convention europeenne des droits de l’homme ne confere aucunement le droit au suicide, contrairement a ce que soutient le conseil de Mme Pretty, et invoque le droit a une marge depreciation dans chacun des pays europeens.

C’est la premiere fois que la Cour se penche sur l’euthanasie volontaire. Elle devrait rendre sa decision dans un delai d’un mois. Elle peut refuser de se prononcer, comme elle vient de le faire a propos de l’adoption d’enfants par des couples homosexuels.

Rafaёle Rivais

Le Monde

159

C h a p i t r e IV. C o m p t e r e n d u

T E X T E 6 * *

LA C H R O N I Q U E

L’ETAT DE FAM ILLE

e Premier ministre vient a juste titre de Lrappeler une evidence: il ne suffit pas de nommer une des causes d’un probleme pour qu’il soit resolu. IIne suffit pas de dire que la violence dans les banlieues trouve sa source dans le delabrement des immeubles et les injus­ tices sociales pour qu’elle diminue. II faut aussi que les coupables soient punis, que l’Etat et les collectivites locales fassent preuve d’autorite. Mais de quelle autorite parle-t-on ? Celle qui

arrete, juge et met en prison ? Ou celle qui enseigne, eduque et transmet un savoir ?

Dans nos societes, l’enfant a tous les droits; il determine la

consommation,

fait

le succes

des

films,

enseigne

aux adultes

comment se servir des

machines

nouvelles,

du telephone portable aux jeux video. Il est si idolatre qu’il est meme

le critere du beau. On peut alors comprendre que cet enfant-roi n’accepte pas que son pouvoir soit limite aux images de lui que renvoie la societe, qu’il veuille vraiment l’exercer et que, s’il n’en a pas les moyens financiers, il les prenne.

Alors, quand l’adulte en face de lui ne Test pas vraiment, l’enfant traite l’adulte comme un enfant, perdant par la meme ce qui le constitue. En donnant le pouvoir a l’enfant, on le prive de l’enfance, ce moment unique ой il est libre d’etre irresponsable, parce que quelqu’un lui donne de la tendresse en meme temps qu’il lui enseigne une morale et les limites de la liberte. Quand l’enfant n’a pas d’enfance, il rejette les parents incapables de le faire croire au Pere Иоё1, les maitres incapables de se faire respec­ ter, la societe qui le fait vieillir avant l’heure. La commence en fait la violence urbaine.

Dans un monde ou l’autorite de la fa­ mille se defait, faut-il prendre acte de cette demission et transferer Гautorite des parents a l’Etat ? Le policier doit-il remplacer le pere ? Ne sommes-nous pas en train de reinventer la societe sans famille, ou l’enfant est considere des sa naissance comme un etre social, redevable du seul jugement de la societe ? Nous savons bien que ces modeles, du phalanstere au kibboutz, ont tous echoue. Il est absurde d’es-

рёгег

que

policiers

i ou

juges

puissent

^remplacer parents et professeurs. Laisser

dire, et organiser, le

jtransfert de Гautorite

'parentale sur la so­ ciete, c’est la condam-

'1 ner a ne produire que ; de vieux enfants, des | | adultes precoces qui,

Ifaute d’avoir connu la tendresse, ne seront capables que de vio­ lence.

La solution a la violence sociale n’est done pas dans l’exacerbaton du role de la police, de la justice ou des assistantes sociales, si utiles soient-elles. Elle est dans le retour de 1’enfant dans l’enfance, e’est-a-dire des parents a leur mission. Ce n’est pas simple. Une so­ ciete ne peut forcer des adultes a etre des pa­ rents attentionnes ; elle ne peut pas non plus leur interdire d’avoir des enfants. Elle peut cependant veiller a leur enseigner cette responsabilite qui ne peut etre exercee que par eux, en se souvenant que c’est le plus beau metier du monde parce qu’il permet de transmettre la beaute de la tendresse, et la douceur de la connivence.

Jacques Attali,

L’Express

1 6 0

§ 5 . T E X T E S P O U R R E D I G E R U N C O M P T E R E N D U

T E X T E 7 **

IN T E R N E T : UNE C H A N C E P O U R LA P L A N E T E ?

Si internet represente une veritable revolution technique,

ses consequences sociales et culturelles semblent toutefois ambigues

epuis toujours les hommes cherchent D a communiquer, et reportent sur les tech­ niques le soin d’ameliorer cette commu­ nication souvent decevante. C’est ainsi qu’en un petit siecle, du telephone a la radio, de la televi­ sion a 1’ordinateur, et aujourd’hui a internet, les techniques n’ont cesse d’ameliorer cette com­ munication au point que beaucoup croient le probleme resolu. Pourtant la longue histoire de la communication montre quatre faits : chaque nouvelle technique resout un probleme de com­ munication precedent, mais en cree d’autres; aucune technique ne supplante la precedente, elles s’ajoutent, les unes aux autres ; les techni­ ques de communication, congues pour reduire les deplacements humains, ont eu en realite le resultat inverse, creer le besoin de se rencontrer physiquement; aucune technique n’a suffi a elle seule a changer radicalement les rapports

humains et sociaux. •

La necessite d’un projet social

Internet, au carrefour des telecommuni­ cations, de 1’informatique et de 1’audiovisuel, n’echappe pas a cette loi. Chacun est fascine par ses performances et reverait d’en faire le support de nouvelles relations humaines.

Tout le probleme est qu’il n’y a pas de rap­ port direct entre les deux types de communi­ cations.

La communication humaine et sociale est beaucoup plus difficile, demande du temps, le partage de langues et de valeurs communes, l’adhesion a des ideaux communs; un mini­ mum de projet commun ... Bref, il n’aurait pas suffi, par exemple, de mettre davantage d’ordinateurs au Kosovo et en Serbie pour eviter la guerre civile ! Et on a vu qu’intemet pouvait etre autant un support d’information que de rumeurs ou de propagande.

Si le monde est un « village global » sur le plan technique, il ne l’est pas, et ne le sera jamais sur le plan social et culturel. C’est meme au defi oppose que l’on arrive : plus les distances sont abolies, plus on voit facilement ce qui separe les cultures, les civilisations, les systemes philosophiques et politiques. Et plus il faut d’efforts pour se tolerer mutuellement. Plus les techniques suppriment les frontieres du temps et de l’espace, plus les difficultes d’intercomprehension deviennent visibles, et difficiles a resoudre.

Autrement dit, internet est une revolution technique qui attend un projet social et cultu­ rel. Pour l’instant au-dela des reves de demo­ cratic electronique, de l’acces pour tous aux bases et banques de donnees et aux rapports interactifs, internet semble davantage adapte au commerce electronique de demain. Pourquoi pas ? Mais a condition de ne pas confondre une technique adaptee a la mondialisation de l’economie avec un projet de societe.

Par exemple, parler pour demain de so­ ciete de l’information et de la communication parce que les systemes d’information occuperont une place centrale dans tous les aspects de l’economie, l’education, les loisirs, les ser­ vices est dangereux. Pourquoi ? Parce que le systeme technique dominant d’une societe, ici les techniques de l’information, ne suffit pas a caracteriser une societe. Meme si ce systeme technique gere de l’information et de la com­ munication. Au risque de succomber a l’ideologie technique, c’est-a-dire demander a une technique, fut-elle communication, de resou­ dre un probleme humain et social.

Dominique Wolton, Directeur du laboratoire Communication et Politique du CNRS1

Label France

1 CNRS — Centre national des recherches scientifiques.

1 6 1

C H A P I T R E I V. C O M P T E R E N D U

T E X T E № 8 * *

LES J E U N E S J U G E N T S E V E R E M E N T LA TE L E V ISIO N

Reunis en universite d’etejusqu’au 9 septembre,

les Conseils de lajeunesse ont critique le traitement dont lesjeunesfont Vobjet sur les chaines televisees. Ils denoncent Vetiquette qui leur est apposee,

cette de « delinquants de banlieue »

C’est un appel au dialogue. Il se veut nuance et responsable. La commission « Jeunes et medias » du Conseil natio­

nal de la jeunesse cherche a debattre avec les medias frangais pour lutter contre « Vincomprehension et la meconnaissance manifeste », selon eux, dont ceux-ci font preuve quand ils traitent des « questions liees a lajeunesse ». Ce fut le sujet d’un expose qui devait deboucher sur une concertation lors de l’universite d’ete des conseils de la jeunesse, a Ramatuelle (Var). Des propositions devraient etre faites par le Conseil national de la jeunesse au gou­ vernement.

Les questions ne sont pas nouvelles: « Pourquoi les medias ne parlent-ils des jeu­ nes qu’en termes negatifs et caricaturaux ? » ou « Pourquoi existe-t-il si peu d’espaces d’ex­ pression pour lesjeunes au sein des grands me­ dias ? » Ce qui, en revanche, est plus inedit, c’est la dimension politique de ces images qui semblent enfermer une generation entiere dans la categorie unique et peu glorieuse de la delinquance. Un nombre important de jeu­ nes se plaignent de voir leurs visages ou temoignages apparaitre dans les magazines et les journaux televises, a cote des mots « vio­ lence », « haine », voire « bandes rivales », ou d’images de voitures brulees. Cette approche n’est pas neutre dans le contexte d’inquietude securitaire actuel.

Role passif

Une premiere etude a ete realisee, avec peu de moyens, par la commission medias du Conseil national de la jeunesse. Les cent qua- tre-vingts reportages diffuses sur les chaines hertziennes en 1998 et 1999 ont revele que le champ des sujets abordes par les maga­ zines televises (drogue, etudes, faits divers,

famille, maladie, accident, suicide, mauvais traitement) etait assez large. En revanche, peu d’emissions permettent d’avoir un regard dis­ tant et construit des jeunes sur eux-memes. « On dit aujeune: « Raconte-moi une anecdo­ te », et puisjuste apres il у a un retour plateau sur un adulte qui va, lui, developper un discours sur lajeunesse », analyse Maxime Drouet, de la commission. Un role passif que les jeunes ne souhaitent plus endosser, disent-ils.

De la meme fagon, ils n’estiment pas que la television presente « une mauvaise image de la jeunesse ». Le caractere tres negatif n’est pre­ sent que dans 20% des sujets traites. Mais les archetypes du jeune qui represente une mena­ ce ou est presente avec condescendance com­ me une victime sont beaucoup plus persistants dans l’opinion que ceux, moins repetitifs, sur la jeunesse entreprenante et dynamique. La vie associative est, par exemple, « com ple­ ment passee sous silence », regrettent-ils, en rappelant a qui veut l’entendre qu’ils sont « le futur de la societe ».

Plus alarmistes, des voix discordantes viennent renforcer le discours developpe sobrement par ces jeunes. Les images de la jeu­ nesse delinquante decrite rapidement ont des effets devastateurs. Lorsqu’un journal televise montre une voiture qui brule,«lesrepercussions sont immediates », temoigne Sidi El Haimer, charge de prevention a Mantes-la-Jolie (Yvelines). Lui ne fait pas partie des Conseils de la jeunesse mais il vit au jour le jour dans une ville difficile de la region parisienne et doit gerer les rapports conflictuels des jeunes avec les medias.

Mefiance reelle

La television, c’est leur true. Le filtre de leur realite. Il explique que, malheureusement, « ce sont toujours les memes villes que les televi­

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