- •I. Une pension bourgeoise
- •Vases en faïence bleue et blanche. On entre dans cette allée par une porte
- •Il l'est, le fut, ou le doit être.
- •Vieillies et encagées, qui accompagnent une pendule en marbre bleuâtre du plus
- •Indistincte aujourd'hui, qui forme un fond sur lequel la crasse a imprimé ses
- •Incrustée de cuivre; un poêle vert, des quinquets d'Argand où la poussière se
- •Vingtaine; mais le matin, il ne s'y trouvait que sept locataires dont la réunion
- •Vie, des faces froides, dures, effacées comme celles des écus démonétisés. Les
- •Vermicellier portait sur son jabot dormant deux épingles unies par une
- •Vauquer avait bien vu, de son oeil de pie, quelques inscriptions sur le Grand
- •Il y eut entre monsieur Goriot et madame de l'Ambermesnil des choses telles que
- •Ils aiment; plus il s'étend, plus serviables ils sont. Madame Vauquer tenait
- •Vauquer voulut être payée d'avance; à quoi consentit monsieur Goriot, que dès
- •Vautrin prétendait qu'il n'était pas assez rusé pour en être. Le père Goriot
- •Vers la fin de la troisième année, le père Goriot réduisit encore ses dépenses,
- •Il ne serait pas dans ma maison, au troisième, à quarante-cinq francs par mois,
- •Vicomtesse de Beauséant serait la moins récalcitrante. Elle écrivit à cette
- •Voyant les splendeurs du monde. Il n'avait pas dîné chez madame Vauquer. Les
- •Il est fou, pensa l'étudiant.
- •Vauquer ne s'aperçût pas de cette dîme illégalement levée.
- •Voilà dix heures quart moins qui sonnent au Val-de-Grâce, et personne ne bouge.
- •Veillerez au lait, Christophe, rapport au chat.
- •Vas? reprit-il en tendant la lettre à Christophe.
- •Il vous faudrait un ami qui se chargeât de dire son fait à ce marsouin-là, un
- •Votre comtesse se nomme Anastasie de Restaud, et demeure rue du Helder.
- •Il l'entretiendrait donc? dit à voix basse mademoiselle Michonneau à l'étudiant.
- •Vendre, elles éventreraient leurs mères pour y chercher de quoi briller. Enfin
- •Vermeil?
- •Venir chez lui; que mademoiselle, sans dire sa fille, se nuisait dans son esprit
- •Ils avaient des affaires pressantes. Voilà notre visite. Au moins, il a vu sa
- •Vieille fille blanche me fait l'effet de ces longs vers qui finissent par ronger
- •Immobile. Christophe emporta l'assiette du bonhomme, croyant qu'il avait fini sa
- •Visage trahit des sentiments extraordinaires. Sa vie me parait être trop
- •Voiture à la porte. Ce coup d'oeil lui fut d'autant plus sensible qu'il avait
- •Vue sur la cour. Il voulait voir si ce père Goriot était bien réellement son
- •Il ignorait que le comte Maxime de Trailles se laissait insulter, tirait le
- •Il s'arrêta tout court. Une porte s'ouvrit. Le monsieur qui conduisait le
- •Intervention d'un nom, ouvrit trente cases dans le cerveau du Méridional, et lui
- •Vieux vermicellier, lui semblait tout un mystère. Il voulait pénétrer ce
- •Il monta dans la voiture où quelques grains de fleurs d'oranger et des brins de
- •Valets avaient déjà plaisanté sur cet équipage de mariée vulgaire. Leur rire
- •Il monta le perron la mort dans l'âme. A son aspect la porte vitrée s'ouvrit; il
- •Vaguement; elle en avait ri, croyant que ses amies voulaient troubler un bonheur
- •Impossibles, par suite de l'énorme publicité qu'y obtiennent les médisances.
- •Vicomtesse avait levé l'index de sa main droite, et par un joli mouvement
- •Vicomtesse, la baisa et partit.
- •Voyons cependant cela tous les jours. N'y a-t-il pas une cause à cela?
- •Voulu ménager la chèvre et le chou, le père et le mari; elles ont reçu le Goriot
- •Vous avez les plus jolies couleurs que j'aie vues jamais. " Puis elle sortit
- •Vous voulez parvenir, je vous aiderai. Vous sonderez combien est profonde la
- •Voudraient mort. C'est la rivalité des deux soeurs entre elles. Restaud a de la
- •Vingt fois chez madame de Restaud, vingt fois vous la trouveriez absente. Vous
- •Vautrin regarda Rastignac d'un air paternel et méprisant, comme s'il eût dit: "
- •Il allait aux cours pour y répondre à l'appel, et quand il avait attesté sa
- •Vie antérieure du père Goriot, et recueillit des renseignements certains, qui
- •Vigoureusement avec la sienne. S'il est un sentiment inné dans le coeur de
- •Vermicellier, pâle et blême, quitta aussitôt la Halle. Il fut malade pendant
- •Volumes, il ne nous faut qu'un mot à nous autres mères, et ce mot m'aurait évité
- •Vous ne savez pas, enfants, ce que c'est que de sacrifier des souvenirs! Mais
- •Vraiment, nous étions constamment en querelle pour celui de nos désirs " auquel
- •Il a été décidé qu'on ne ferait pas de mur du côté de Verteuil, il y aura une
- •Indéfinissable que donne à un jeune homme la possession d'une somme quelconque.
- •Voit tout, et ne dit rien. En se sentant le gousset plein, Eugène se mutina.
- •Venant à l'étudiant qui le regarda froidement.
- •Vautrin fit deux pas en arrière et contempla Victorine.
- •Vous voudriez bien savoir qui je suis, ce que j'ai fait, ou ce que je fais,
- •Votre terrine ne rapporte que trois mille francs. Nous avons une cuisinière et
- •Valent mieux que nous avec t.F. Sur l'épaule, afin de prouver aux riches qu'ils
- •Vous marier? ce sera vous mettre une pierre au cou; puis, si vous vous mariez
- •Vous êtes une unité de ce nombre-là. Jugez des efforts que vous avez à faire et
- •Il s'agit ici de jouer de grands coups; autrement on carotte, et votre
- •Vie patriarcale au milieu d'un grand domaine, cent mille arpents, par exemple,
- •Indestructible. Viennent des millions à cette jeune fille, elle vous les jettera
- •Vous êtes un chasseur de millions. Pour les prendre, vous usez de pièges, de
- •Vouloir être grand ou riche, n'est-ce pas se résoudre à mentir, plier, ramper,
- •Indiscrétion pourrait le bien servir. Le père Goriot ne lui avait parlé de ses
- •Il devait, comme sur un champ de bataille, tuer pour ne pas être tué, tromper
- •Voulait embrasser le matin. Sa pensée le rejeta pendant un moment dans sa
- •Vous donnera peu de peine et me fera grand bien. Me voilà pris.
- •Violences, venues après les brutalités du mariage, ont été l'une des raisons qui
- •Vous! Mais je ne vous avais pas rêvée aussi belle que vous l'êtes en réalité.
- •Vicomtesse quand Eugène les eut quittés. Il va faire sauter la banque. Il est
- •Vous êtes charitable, vous reconnaîtrez ce bon avis en soulageant la misère d'un
- •Voulu être à cent pieds sous terre. Comme il avait pris ma dot, il a payé; mais
- •Voulais me tuer. Les idées les plus folles me passaient par la tête. Il y a eu
- •Vendent à leurs maris pour les gouverner, moi au moins je suis libre! je
- •Il est dans la nature des femmes de prouver l'impossible par le possible et de
- •Inespéré; maintenant ce serait une promesse.
- •Il voulait demeurer obscur et pauvre. Il chiffonnait son billet de mille francs
- •Il laissa tomber une larme.
- •Vieux jours, comme une jeune fille se souvient du bal où elle a eu des
- •Véhicule. Vous seriez indigne de votre destinée si vous ne dépensiez trois mille
- •Vous suicider. Croyez-en un vieillard plein d'expérience! reprit-il en faisant
- •Inexplicable, mais dont la raison vient de leur jeunesse même, et de l'espèce de
- •Incapable de renoncer aux jouissances excessives de cette vie, et voulait la
- •Il resta dans la salle à manger assis auprès de mademoiselle Taillefer, à
- •Véritable amour payait pour le mauvais. Ce contresens sera malheureusement
- •Vautrin lui avait démontré la possibilité dans un mariage avec mademoiselle
- •Immorale de ces gens, qui donnent un très mauvais exemple au reste de la
- •Vice, à faire les fonds au crime, et entretiennent sur pied une armée de mauvais
- •Viagère, dit Poiret à mademoiselle Michonneau.
- •Victorine se sauva en emportant autant de bonheur qu'elle avait eu jusqu'alors
- •Intéressé dans votre changement de quartier. Vous ne me refuserez pas, hein! si
- •Il avait sans doute promis à sa fille de lui rapporter les moindres effets de la
- •Illustre, soit dit sans allusion politique. Allons, Chinois! dit-il en regardant
- •Voilà comment finissent tous les romans d'amour. Allons, maman dit-il en se
- •Vais mettre mon grand corset.
- •Vivant, son conseil, sa pensée. La tronche est un mot de mépris destiné à
- •Vautrin sortit avant huit heures, et revint au moment même où le déjeuner fut
- •Voiture, n'était-ce pas se perdre? j'ai senti le malheur d'être femme.
- •Vautrin se mit à sourire. En ce moment la potion absorbée par l'estomac
- •Il fit une pause, et regarda l'assemblée comme un orateur qui va dire des choses
- •Vont tous se mettre l'âme à l'envers pour faire évader leur général, ce bon
- •Vous avez été tous très aimables pour moi pendant mon séjour ici, j'en aurai de
- •Il tira si violemment Rastignac par le bras, qu'il le fit marcher de force, et
- •Vingt, et semblaient être plus nombreux qu'à l'ordinaire; ce fut toute la
- •Voir, dans un jour où tant d'irritations avaient fatigué son coeur et sa tête,
- •Vous ne devez pas un centime pour tout ce qui se trouve ici. Ça ne fait pas une
- •Vauquer.
- •Vraie douleur, une douleur profonde, la douleur causée par l'intérêt froissé,
- •Vers midi, heure à laquelle les facteurs arrivaient dans le quartier du
- •Vivent près de quelque source aux eaux claires, fugitives, mais incessantes;
- •Intérêt personnel et de se proposer la grandeur d'un pays pour objet. Mais
- •Il trouva Delphine étendue sur sa causeuse, au coin du feu, fraîche, reposée. A
- •Voulut faire aucun bruit, et s'arrêta pour l'entendre, en pensant qu'elle ne
- •Vous n'avez pas un liard, vous êtes ruinée; car je ne saurais choisir pour
- •Voler. Mais j'y aurais été, Nasie! j'irai.
- •Vendus. Vendus! comprenez-vous? il a été sauvé! Mais, moi, je suis morte.
- •Vous fera mal à l'une ou à l'autre, tant que je serai vivant, peut être sûr que
- •Vie. Enfin, je n'ai plus que douze cents francs de rente viagère...
- •Voilà ton ouvrage, ma soeur. Moi, j'ai vu mon père tant que j'ai pu, je ne l'ai
- •Il était heureux de s'être attiré un reproche qui détournait sur lui la colère
- •Véritable ange!
- •Vrai. Si les Parisiennes sont souvent fausses, ivres de vanité, personnelles,
- •Vous ne m'aimiez.
- •Vers midi madame de Nucingen, qui vint déjeuner avec lui. Les jeunes gens sont
- •Il est fou, se dit Eugène en regardant le vieillard. Allons, restez en repos, ne
- •Il alla s'habiller en faisant les plus tristes, les plus décourageantes
- •Il ne se sentit pas le courage de venir confesser la foi des âmes pures à
- •Vous a vue pendant ce bal, Clara, ne vous oubliera jamais. Moi, je tente un
- •Il me faisait pleurer, diable m'emporte! avec ses intonations: " Delphine! ma
- •Viennent? Christophe est si bête! j'aurais dû y aller moi-même. Il va les voir,
- •Voyais pas, et m'a dit: " Christophe, dis à mon père que je suis en discussion
- •Voulais aux soirées. Enfin elles se disaient mes filles, et elles m'avouaient
- •Vieilli, changé, tué, blanchi, pourquoi me fais-tu donc souffrir aujourd'hui?
- •Voilà ce que c'est que de bien élever ses enfants. A mon âge je ne pouvais
- •Vois ma vie entière. Je suis dupe! elles ne m'aiment pas, elles ne m'ont jamais
- •Ici. Prévenez-les donc qu'elles compromettent leur agonie. Elles commettent tous
- •Va dire à Sylvie de monter des draps et de venir nous aider.
- •Ils se relevèrent, et l'un d'eux, s'adressant à Rastignac, lui demanda leur
- •Мультиязыковой проект Ильи Франка www.Franklang.Ru
Le père Goriot
H. de Balzac
[éd. par Pierre-Georges Castex,...]
Au grand et illustre Geoffroy Saint-Hilaire
Comme un témoignage d'admiration de ses travaux et de son génie.
DE BALZAC.
I. Une pension bourgeoise
Madame Vauquer, née de Conflans, est une vieille femme qui, depuis quarante ans,
tient à Paris une pension bourgeoise établie rue Neuve-Sainte-Geneviève, entre
le quartier latin et le faubourg Saint-Marceau. Cette pension, connue sous le
nom de la Maison-Vauquer, admet également des hommes et des femmes, des jeunes
gens et des vieillards, sans que jamais la médisance ait attaqué les moeurs de
ce respectable établissement. Mais aussi depuis trente ans ne s'y était-il
jamais vu de jeune personne, et pour qu'un jeune homme y demeure, sa famille
doit-elle lui faire une bien maigre pension. Néanmoins, en 1819, époque à
laquelle ce drame commence, il s'y trouvait une pauvre jeune fille. En quelque
discrédit que soit tombé le mot drame par la manière abusive et tortionnaire
dont il a été prodigué dans ces temps de douloureuse littérature, il est
nécessaire de l'employer ici: non que cette histoire soit dramatique dans le
sens vrai du mot; mais, l'oeuvre accomplie, peut-être aura-t-on versé quelques
larmes intra muros et extra. Sera-t-elle comprise au-delà de Paris? le doute est
permis. Les particularités de cette scène pleine d'observations et de couleurs
locales ne peuvent être appréciées qu'entre les buttes de Montmartre et les
hauteurs de Montrouge, dans cette illustre vallée de plâtras incessamment près
de tomber et de ruisseaux noirs de boue; vallée remplie de souffrances réelles,
de joies souvent fausses, et si terriblement agitée qu'il faut je ne sais quoi
d'exorbitant pour y produire une sensation de quelque durée. Cependant il s'y
rencontre çà et là des douleurs que l'agglomération des vices et des vertus rend
grandes et solennelles: à leur aspect, les égoïsmes, les intérêts, s'arrêtent et
s'apitoient; mais l'impression qu'ils en reçoivent est comme un fruit savoureux
promptement dévoré. Le char de la civilisation, semblable à celui de l'idole de
Jaggernat, à peine retardé par un coeur moins facile à broyer que les autres et
qui enraie sa roue, l'a brisé bientôt et continue sa marche glorieuse. Ainsi
ferez-vous, vous qui tenez ce livre d'une main blanche, vous qui vous enfoncez
dans un moelleux fauteuil en vous disant: Peut-être ceci va-t-il m'amuser. Après
avoir lu les secrètes infortunes du père Goriot, vous dînerez avec appétit en
mettant votre insensibilité sur le compte de l'auteur, en le taxant
d'exagération, en l'accusant de poésie. Ah! sachez-le: ce drame n'est ni une
fiction, ni un roman. All is true, il est si véritable, que chacun peut en
reconnaître les éléments chez soi, dans son coeur peut-être.
La maison où s'exploite la pension bourgeoise appartient à madame Vauquer. Elle
est située dans le bas de la rue Neuve-Sainte-Geneviève, à l'endroit où le
terrain s'abaisse vers la rue de l'Arbalète par une pente si brusque et si rude
que les chevaux la montent ou la descendent rarement. Cette circonstance est
favorable au silence qui règne dans ces rues serrées entre le dôme du
Val-de-Grâce et le dôme du Panthéon, deux monuments qui changent les conditions
de l'atmosphère en y jetant des tons jaunes, en y assombrissant tout par les
teintes sévères que projettent leurs coupoles. Là, les pavés sont secs, les
ruisseaux n'ont ni boue ni eau, l'herbe croit le long des murs. L'homme le plus
insouciant s'y attriste comme tous les passants, le bruit d'une voiture y
devient un événement, les maisons y sont mornes, les murailles y sentent la
prison. Un Parisien égaré ne verrait là que des pensions bourgeoises ou des
institutions, de la misère ou de l'ennui, de la vieillesse qui meurt, de la
joyeuse jeunesse contrainte à travailler. Nul quartier de Paris n'est plus
horrible, ni, disons-le, plus inconnu. La rue Neuve-Sainte-Geneviève surtout est
comme un cadre de bronze, le seul qui convienne à ce récit, auquel on ne saurait
trop préparer l'intelligence par des couleurs brunes, par des idées graves;
ainsi que, de marche en marche, le jour diminue et le chant du conducteur se
creuse, alors que le voyageur descend aux Catacombes. Comparaison vraie! Qui
décidera de ce qui est plus horrible à voir, ou des coeurs desséchés, ou des
crânes vides?
La façade de la pension donne sur un jardinet, en sorte que la maison tombe à
angle droit sur la rue Neuve-Sainte-Geneviève, où vous la voyez coupée dans sa
profondeur. Le long de cette façade, entre la maison et le jardinet, règne un
cailloutis en cuvette, large d'une toise, devant lequel est une allée sablée,
bordée de géraniums, de lauriers-roses et de grenadiers plantés dans de grands