Добавил:
Upload Опубликованный материал нарушает ваши авторские права? Сообщите нам.
Вуз: Предмет: Файл:
Peinture .Liivre.DOC
Скачиваний:
3
Добавлен:
08.11.2019
Размер:
17.25 Mб
Скачать

2. Le réalisme.

On désigne les peintres français du début du 17e siècle sous l’épithète de peintres de la réalité. Voici les peintres réunis sous une même étiquette : Le Nain et Puget, Le Sueur et Georges de La Tour, Valentin, Blanchard et Baugin. À un certain point de vue, tous les artistes sont réalistes. Ce qui nous intéresse c’est la manière dont ils transposent le réel. On ne saurait commettre plus lourde erreur qu’en orientant le public vers la reconnaissance des éléments pour ainsi dire photographiques de l’art. Un tableau n’est pas un double d’une réalité qui n’a de consistance que dans l’esprit toujours renouvelé des hommes. Il est avant tout un système figuratif, c’est-à-dire un mode d’interprétation et de transposition du réel.

La seule réalité qui se dégage d’un examen objectif des peintures françaises du début du 17e siècle, c’est le fait qu’elles manifestent une grande diversité et qu’elles reflètent très fortement la variété des milieux humains qui, avec leurs croyances contrastées et non avec leur perception commune du monde extérieur, ont forgé en France moderne ; c’est aussi qu’ils proposent tous une transposition non pas commune, mais inédite de leur entourage.

Georges de La Tour (1593-1652) est le principal représentant du caravagisme français. En 1620, il est à Lunéville, où il acquiert bientôt une certaine renommée et ouvre un atelier avec plusieurs élèves. Bien que ses œuvres aient pu être qualifiées plus tard d’ «art des pauvres» voire de «vulgaires» par Stendhal, elles sont particulièrement appréciées dans les hautes sphères de la société de son temps. Il devient même peintre du roi et reçoit des commandes du gouverneur de Nancy. Dans son style, on ne retrouve ni le maniérisme de ses contemporains Bellange et Callot, ni la représentation idéalisée du style baroque français. Tout est dans la composition, dans la maîtrise des volumes et des éclairages. Dans une mesure croissante, il renonce aux détails et réduit les formes à des éléments presque géométriques. Ses œuvres aux personnages statiques et méditatifs sont imprégnées d’une magie poétique toute particulière. Aucun autre peintre n’égale sa maîtrise du contre-jour, aucun n’a su comme lui utiliser la lumière pour modeler les volumes. Célèbre surtout pour ses pièces nocturnes, les Nuits , il a également peint, surtout au début de sa carrière, des scènes diurnes, plus réalistes et moins poétiques que les nuits. Dans ce genre mentionnons : Saint Jérôme (1620-1630), La Diseuse de bonne aventure (1620-1625), le Joueur de vielle (av. 1630) et surtout Le Tricheur (vers 1619-1620). Ces compositions, de plus en plus simples, témoignent d’une grande économie de moyens. Les pièces en clair-obscur, qui dérivent du Caravage, font supposer qu’il a été en Italie. Elles révèlent aussi l’influence des caravagistes flamands et rhénans1. Dans ces Nuits, les personnages sont éclairés par un faisceau de lumière émanant d’une lampe à huile ou d’une bougie, le cadre se perdant dans l’obscurité. Mentionnons la Femme à la puce (v. 1625-1630), le Nouveau-né (v. 1630) et Saint Joseph charpentier (v. 1638-1640).

Les frères Le Nain, Antoine (1588 ? -1648), Louis (1593-1648) et Mathieu (v.1607-1677), fondent un atelier qui ne tarde pas à être réputé mais il est souvent difficile de distinguer leurs œuvres. Antoine est surtout reconnu pour ses portraits fortement typés ; on lui attribue notamment la Réunion de famille (1642). Les œuvres les plus célèbres des frères Le Nain sont attribuées à Louis. Elles sont influencées par les bambochades italiennes (scènes paysannes à tendance caricaturale) et par les scènes de genre hollandaises. La Famille de paysans et le Repas de paysan (tous deux vers 1642) seraient de sa main. Mathieu Le Nain est considéré comme le moins personnel et peut-être le plus élégant des frères Le Nain. Académicien comme eux, il devient en 1633 peintre ordinaire de la ville de Paris. On lui attribue la Nativité (v.1632), ainsi que les Joueurs de cartes et les Joueurs de tric-trac. Après la mort soudaine de ses frères, il aurait terminé certaines de leurs œuvres, ce qui en rend l’attribution encore plus difficile.

Claude Lorrain (1600-1682) est un éminent représentant du baroque et du paysage classique et romantique français. Il peint surtout des paysages avec des scènes pastorales, des pêcheurs ou des voyageurs, ainsi que des vues topographiques. Son œuvre, très vaste,  ne comprend pas moins de 250 tableaux connus, ainsi que plus de 1200 dessins. Parmi les œuvres les plus célèbres des années 1630, mentionnons l’Église de la Trinité des Monts à Rome (1632), le Port de Gênes (1634) et Danse paysanne (1639). La décennie suivante est dominée par des scènes bibliques et mythologiques: l’Embarquement de sainte Ursule , 1641 ; Isaac et Rébecca, 1648 ; l’ Embarquement de la reine de Saba. Les tableaux de Claude Lorrain sont remarquables par leur dessin, et par une composition très étudié, qui guide le regard du spectateur vers des lointains inondés de lumière ou vers l’immensité de la mer. Par la maîtrise de la perspective et de la profondeur picturale, ses grandioses architectures imaginaires et ses paysages idéalisés suggèrent un infini qui semble échapper au temps. La peinture de Claude Lorrain a eu un grand rayonnement dès son vivant. Elle a notamment marqué le paysage anglais du 18e siècle.

DEP

Devoirs et exercices.

1. Répondez aux questions :

1) Qu’est-ce qui caractérise le 17e siècle sur le plan pictural ?

2) Qu’est-ce un tableau ?

3) Quels sont les représentants les plus typiques du réalisme français ?

4) Les œuvres de G. de La Tour par quoi se distinguent-elles ?

5) Qu’est-ce qu’on peut dire de l’œuvre des frères Le Nain ?

6) Quels sont les caractéistiques des œuvres de Cl. Lorrain ?

2. Donnez les équivalents russes des noms et titres ci-dessous :

Baugin

Bellange

Blanchard

Callot

Carrache

Caravage

Dominiquin

Le Brun

Le Nain

Puget

Guido Reni

Le Sueur

Georges de La Tour

Valentin

Danse paysanne

La Diseuse de bonne aventure

L’Église de la Trinité des Monts à Rome

L’Embarquement de la reine de Saba

L’Embarquement de sainte Ursule

La Famille de paysans

La Femme à la puce

Le Joueur de vielle

Les Joueurs de cartes

Les Joueurs de tric-trac

La Nativité

Le Nouveau-né

Le Port de Gênes

Le Repas de paysan

La Réunion de famille

Saint Jérôme

Saint Joseph charpentier

Le Tricheur

3. Les phrases suivantes contiennent le conditionnel au sens modal. Traduisez les correctement.

1) La Famille de paysans et le Repas de paysan (tous deux vers 1642, musée du Louvre, Paris) seraient de sa main. Mathieu Le Nain est considéré comme le moins personnel et peut-être le plus élégant des frères Le Nain.

2) Après la mort soudaine de ses frères, il aurait terminé certaines de leurs œuvres, ce qui en rend l’attribution encore plus difficile.

3) On ne saurait commettre plus lourde erreur qu’en orientant le public vers la reconnaissance des éléments pour ainsi dire photographiques de l’art.

4. Justifiez l’emploi du Subjonctif dans la phrase suivante :

Bien que ses œuvres aient pu être qualifiées plus tard d’ «art des pauvres» voire de «vulgaires» par Stendhal, elles sont particulièrement appréciées dans les hautes sphères de la société de son temps.

5. La phrase ci-dessous contient la proposition participale absolue. Traduisez-la correctement.

Dans ces Nuits, les personnages sont éclairés par un faisceau de lumière émanant d’une lampe à huile ou d’une bougie, le cadre se perdant dans l’obscurité.

6. Ne confondez pas ! Traduisez correctement les mots en italique en russe :

1) voire adv ≠voir vt

2) À un certain point de vue, tous les artistes sont réalistes.

Ses œuvres (...) sont imprégnées d’une magie toute particulière.

La « Famille de paysans » et le « Repas de paysans » (tous deux vers 1642)...

Соседние файлы в предмете [НЕСОРТИРОВАННОЕ]