4. Le dadaïsme.

Dada, movement intellectual et artistique, essence subversive, qui apparaît à New York en même temps qu’il naît et reçoit son nom (choisi au hasard) à Zurich (1916), rayonne à travers l’Europe jusqu’en 1923 et exerce une influence décisive sur divers courants d’avant-garde.

Le refus des contraintes idéologiques et esthétiques, déjà proclamé par le surréalisme, s’était manifesté d’une manière particulièrement virulente dans la revue Maintenant , éditée à Paris, en 1912-1915. mais à Zurich, en 1916, au cabaret Voltaire, Hugo Ball, Tristan Tzara, Marcel Janco, Richard Huelsenbeck, Hans Arp, Hans Richter animent des manifestations où se mêlent divers modes d’expression et qui prennent, avec le nom de « dada », un tour de plus en plus provocant. Simultanément se développe un autre épicentre à New York, où Marcel Duchamp (installé aux États-Unis depuis 1915, après avoir signé à Paris, en 1913-14, les premiers ready-mades¹), Francis Picabia (qui réalise ses œuvres d’allure mécanique) et Man Ray se regroupent autour de la revue 391 du photographe Alfred Stieglitz. La période révolutionnaire qui secoue l’Allemagne à la fin de la guerre trouve dada : à Berlin, où Huelsenbeck, Johannes Baader, Georges Grosz et les trois créateurs du photomontage, Raoul Hausmann, John Heartfield et Hannah Höch, multiplient tracts², affiches et manifestations collectives; à Cologne, avec Max Ernst (qui pratique le collage), Johannes Baargeld et Arp ; puis à Hanover, avec Kurt Schwitters et son œuvre Merz.

C’est à Paris que dada, en tant que mouvement, connaît son apogée et sa fin, à partir de la rencontre, en 1920, de Tzara avec André Breton, Philippe Soupault et Louis Aragon (groupés autour de la revue Littératura). Ils organisent des manifestations qui font grand scandale. Mais des dissensions³, provoquées ou accentuées par les futures surrealists, apparaissent lors du “process Barrès”⁴ (1921), s’amplifient en 1922 avec la polémique à propos d’un congrès (sur les orientations et perspectives de l’esprit moderne) que Breton veut réunir et que Tzara désavoue, et aboutissent à la fin de dada lors de la soirée du Cœur à barbe (1923), qui voit les dadaïstes s’affronter avec ceux qui, victorieux, vont constituer le groupe surréaliste. Si, de par sa nature même et de par sa virulence antiart, dada ne pouvait durer, il a néanmoins par son œuvre de table rase, préparé le terrain du surréalisme, puis de courants artistiques qui, non sans trahisons, ont perpétué son héritage dans l’avant-garde (happening, pop art, nouveau réalisme, art conceptuel, etc.).

Devoirs.

1. Répondez aux questios suivantes :

1) D’où vient le terme « dadaïsme » ?

2) Qui est l’initiateur de ce mouvement ?

3) Qu’est-ce qui en est l’essentiel ?

4) Quels en sont les représentants français et étrangers ?

2. Donnez les équivalents russes :

a) Hans Arp

Johannes Baader

Joannes Baargeld

Hugo Bail

Raoul Haussmann

Hannah Hoch

John Heartfield

Richard Huelsenbeck

Marcel Janco

Picabia

Man Ray

Hans Richter

Kurt Schwitters

Philippe Soupault

Alfred Stieglitz

Tristan Tzara

b) Cologne

c) Cœur à barbe

3. Recherchez des informations sur un des représentants du dadaïsme et parlez de son œuvre.