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.pdf§ 3 . D O S S I E R S P O U R R E D I G E R U N E S Y N T H E S E
D O C U M E N T 3
C A L V A D O S
G O N N E V IL L E - S U R - M E R D O IT R E N O N C E R
A SON P O R T R A I T DE P E T A IN
La mairie de Gonneville-sur-Mer (Calva dos) doit renoncer a exposer un portrait du marechal Petain dans sa salle de conseil muni cipal, car cela est contraire a la « neutralite du service public », ajuge mardi le tribunal admi nistrate de Caen, dans une decision relative a une audience du 12 octobre.
Enjanvier, Christian Leyrit, alors prefet de la Basse-Normandie, avait demande au maire de retirer le portrait de la salle de conseil municipal. Le maire (SE) Bernard Hoye avait repondu par la negative. Le prefet avait alors saisi la justice. Lors de l’audience, le 12 octo bre, le rapporteur public Nathalie Tiger avait souligne que l’exposition d’une telle photo etait « contraire au principe de neutralite du service public », d’autant que Philippe Petain « incame a lui seul l’origine du regime de Vi chy et la collaboration » avec l’Allemagne nazie. L’avis du rapporteur est le plus souvent suivi par les tribunaux.
Trouble a l’ordre public
Le prefet s’etait saisi de 1’affaire apres avoir ete alerte par la Ligue contre le racisme et l’antisemitisme (Licra). L’existence du por trait avait ete signalee a la Licra par un invite a un mariage, dans cette commune de 600 ha
bitants. Le prefet Christian Leyrit avait ecrit au maire le 21 janvier. Pour le rapporteur, le refus de la mairie de decrocher le portrait ne tenait ni sur le fond ni sur la forme. Le maire, avocat de profession, faisait valoir que « les conseillers municipaux ont decide » alors qu’il n’y a pas eu de reunion du conseil municipal, toute reunion devant etre publique.
Le portrait du « chef de l’Etat frangais », condamne a mort (peine commuee a la reclu sion a perpetuite) et « frappe d’indignite na tional » a la Liberation, a ete retire le temps de la procedure. Mais la volonte affichee de le maintenir a occasionne un « trouble a l’ordre public evident », a estime Me Daniel Badache, avocat de la Licra a Caen, fils de deporte qui avait retrouve sur le mur de son cabinet une fausse affiche du regime de Vichy, avec la photo du Marechal assortie d’une question : « fites-vous plus frangais que lui ? » Hasard ou non, debut juin, des croix gammees avaient, en outre, ete retrouvees sur la stele erigee a cote de la mairie a la memoire des Canadiens ayant libere la commune, lejour de la comme moration.
AFP
LePoint.fr
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C h a p i t r e V. S y n t h e s e
DO S S IE R 2
D O C U M E N T 1
OTAN : PARI S ET B ERL I N D I V E R G E N T S U R LA D I S S U A S I O N
LA DEFENSE NUCLEAIRE ET LE BOUCLIER
A N T IM IS S IL E SONT UN FR EIN A LEUR ALLIANCE
En soixante ans, la menace a naturellement evolue, mais l’Otan ne pouvait pas prevoir que le plus grand defi jaillirait un jour de ses propres rangs. L’alliance, pivot de la securite des deux cotes de l’Atlantique, va se fixer une nouvelle raison d’etre le mois prochain sur fond de divergences europeennes sur l’arme nucleaire et de coupes claires dans les budgets.
A cinq semaines d’un sommet decisif a Lisbonne, les vingt-huit pays se retrouvent aujourd’hui au QG de TOtan pour un echange sur le futur « concept strategique » de Talliance. A Bruxelles, les chefs de la diplomatic et les ministres de la Defense doivent avancer sur ce document d’une dizaine de pages, elabore par le secretaire general, Anders Fogh Rasmussen. Ce sera plutot l’occasion d’afficher des po sitions difficiles a concilier. « C’est aux chefs d’Etat et de gouvernement qu’il reviendra finalement de trancher a Lisbonne », avertit im ambassadeur. Le premier casse-tete porte sur l’arme nucleaire, fondement de la dissuasion. II conceme 1’esprit plutot que la lettre, puisque l’Otan restera une alliance nucleaire dans tous les cas de figure. Mais Barack Obama a ouvert la boite de Pandore depuis 2009 en promettant « Toption zero », autrement dit une planete debarrassee a terme de ses armes atomiques. Meme lointaine, la perspective enthousiasme les Europeens autant qu’elle les inquiete. La ligne de partage passe precisement au coeur de l’UE avec d’un cote TAllemagne, regulierement tentee par le desarmement, et de l’autre la France, qui defend jalousement son arsenal nucleaire et son autonomie de decision. Le se cretaire general Rasmussen gagne du temps en reprenant le credo de la Maison-Blanche : l’Otan « disposera d’armes atomiques aussi longtemps que les autres garderont les leurs ».
Passe d’armes en coulisses
Cette question de securite collective est escamotee du « concept strategique » et la passe d’armes officiellement repoussee a plus tard. Las, elle fait rage en coulisses. L’Allemagne, avec derriere elle la Belgique, le Luxembourg, la Norvege et les Pays-Bas, demande depuis le printemps le retrait des 200 bombes nucleaires tactiques aeroportees que le Pentagone entretient sur le Vieux Continent. Les nouveaux membres de TOtan, voisins de la Russie, s’en emeuvent par avance parce qu’ils voient dans ces armes du passe la preuve tangible du « parapluie » americain. Quant a la France et le Royaume-Uni, membres du club nucleaire, ils s’inquietent naturellement de voir entamees les lois de la dissuasion.
Sur ce debat s’en greffe un second, source de discorde lui aussi: Tinstallation au-dessus de l’Europe d’un « bouclier antimissile » qui viendrait completer le dispositif americain. La difference est que le sommet de Lisbonne devrait cette fois trancher. Entre allies, la geogra phic des points est la meme que sur la question nucleaire. La France voit dans le bouclier un complement utile, en insistant sur le role irremplagable de Tarme atomique. L’Allemagne estime au contraire qu’un systeme antimissile permettrait precisement d’y renoncer.
L’Allemagne veut toumer la page de la guerre froide
P. S. P. (a Berlin)
Pour Berlin, la dissuasion nucleaire est un conceptdatant d’un autre age, celuidelaguerre froide, et inadapte aux menaces d’aujourd’hui. Fermement ancree dans TAlliance atlantique des le lendemain de la Seconde Guerre mondiale et placee sous le parapluie americain,