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Syntaxe d une phrase complexe dans la langue francaise. Cинтаксис сложного предложения во французско - Абрамова И.Ф..doc
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24.05.2014
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Subordonnée circonstancielle de conséquence (conséquentielle ou consécutive)

Les propositions subordonnées consécutives n’expriment qu’assez rarement la seule conséquence du fait énoncé dans la principale. A l’idée de conséquence s’en ajoute générallement une autre, qui est celle de la maničre dont l’action de la principale se produit, ou bien celle du degré d’intensité de cette action (ou d’une qualité nommée dans la principale) ou bien, enfin, celle d’un but ŕ atteindre.

La subordonnée circonstentielle de conséquence peut ętre introduite par:

1. De sorte que, de façon que, de maničre que, si bien que, etc., si la principale n’exprime que l’idée de cause (présentée comme une simple constatation):

La porte était ouverte, de sorte qu’on pouvait entendre tout ce qui se passait dans la pičce voisine.

Je ne l’ai pas trouvé chez lui, de façon que j’ai perdu toute la soirée.

Les convives se mirent ŕ table. Grandet était grave, Gharles silencieux, Eugénie muette, madame Grandet ne parla pas plus que de coutume, en sorte que le dîner fut un véritable repas de condoléance.

(Balzac)

Elles n’avaient rien chez elles, si bien que les fournisseurs venaient chez le consierge demander si vraiment on pouvait faire crédit.

(Aragon)

2. Si…que, parfois trop…pour que et assezpour que, si dans la principale l’idée de cause est liée ŕ l’idée d’intensité (avec les adjectifs et les adverbes):

La nuit était si noire qu’on ne voyait rien.

Il est si tard qu’il faut rentrer,

Il est déjŕ trop tard pour qu’on puisse commencer ce travail.

Le pičge était trop grossier pour qu’elle y tombât.

3. Tant…que, parfois troppour que et assez… pour que, si dans la principale l’idée de cause est liée ŕ l’idée de quantité et d’intensité (avec les noms et les verbes):

Il travaille tant qu’il sera bientôt le premier de la classe.

Il a tant de livres qu’il ne sait oů les mettre.

4. Au point que, ŕ ce point que…, si le degré est trčs haut et atteint quelque limite:

Elle est distraite ŕ ce point qu’elle oublie tout.

Jacques montait peseamment…Antoine suivait, redevenu trčs maître de lui: au point qu’il fut surpris de se sentir si peu ému en un pareil moment.

(Martin du Gard)

Le mode employé le plus souvent dans les subordonnées de conséquence est 1’indicatif, employées avec le conditionnel, ces subordonnées expriment des actions éventuelles:

Elle leva alors sur lui ses yeux pâles, étonnés, si limpides, qu’il eűt donné tout au monde ŕ cette minute pour effacer jusqu’au souvenir de sa question.

(Martin du Gard)

Aprčs les locutions conjonctives trop…pour que, assez…pour que, et aprčs toutes les autres conjonctions, si le verbe de la principale est ŕ la forme négative ou interrogative, on emploie le subjonctif.

Est-elle ŕ ce point myope qu’elle ne nous reconnaisse pas?

Il n’est pas si tard qu’on ne puisse travailler encore un peu.

Les subordonnées circonstantielles de conséquence, si leur sujet est le męme que celui de la principale, peuvent ętre remplacées par des constructions synonymiques – compléments circonstantiels de conséquence. Ces compléments sont exprimés par des infinitifs introduits par les locutions prépositives assez…pour, trop…pour, au point de, de façon ŕ, de maničre ŕ, etc.:

Elle est trop faible pour qu’elle puisse partir.

Elle est trop faible pour pouvoir partir.

Il crie de maničre qu’il fait trembler les murs.

Il crie de maničre ŕ faire trembler les murs.

il me sembla que nous nous connaissions assez pour entamer conversation, et je lui parlai.

(Maupassant)

Melchior avait ingénieusement combiné le programme, de maničre ŕ mettre en valeur ŕ la fois la virtuosité du fils et celle du pčre.

(Ro1land)

Ex. 1

Dans les phrases suivantes relevez les différents moyens d’exprimer la conséquence. Expliquez l’emploi du mode et du temps dans la subordonnée.

1. Suzanne, penchée sur la table, ouvrit les yeux tant et si bien qu’ils devinrent tout ronds (France). 2. Cavaliers et piétons de la Maison étaient prčs d’un millier sur cet étroit espace, si bien que les volontaires, qui arrivaient et manquaient d’expérience se crurent 4 mille (Aragon). 3. Il était brun et dans son visage, si figé et si basané qu’il donnait l’impression d’ętre en bronze, seuls ses yeux vivaient, froids et tranchants comme des lames d’acier (Merle). 4. Jacques avait si peu conscience de posséder quelque part, ŕ son nom, une fortune sans emploi, que pas une seconde l’idée ne lui vint qu’il pourrait aider son ami (Martin du Gard). 5. Il était tellement enfoncé dans ses pensées que c’est ŕ peine s’il remarqua que pour la premičre fois depuis plusieurs jours, le soleil venait d’apparaître (Simenon). 6. Le souvenir des souffrances endurées restait trop vif pour qu’elle ne ressentît pas quelque soulagement d’ętre délivrée de ses épreuves (Martin du Gard). 7. Ils étaient trop dissemblables, lui et Armandine, il suffisait qu’elle pensât d’une façon pour qu’il se portât ŕ une décision inverse (Aragon). 8. Les ressources de génie de Stendhal sont telles qu’il peut multiplier indéfiniment les scčnes entre Julien et Mathilde sans que nous ayons jamais l’impression non seulement d’une redite, mais męme d’une monotonie. Chaque scčne a une présence si impérieuse qu’il semble toujours qu’elle soit la premičre (Du Bos). 9. Elle était trop loyale pour ne pas reconnaître la justesse de ce reproche. Au point que, ŕ cette minute, elle eűt été soulagée de pouvoir s’accuser ŕ son tour (Martin du Grard). 10. Elle parut s’étonner quand j’insistai pour que Robert gardât sa place pendant quelques semaines (Mauriac). 11. Elle le regardait de ses prunelles fixes, sans broncher, au point qu’il se demanda si elle entendait ses paroles ou si elle suivait son monologue intérieur (Simenon).12. Il s’avança sur le trottoir de son ancienne maison, longeant les façades, de façon qu’on ne pűt le voir d’une fenętre si quelqu’un, comme tout ŕ l’heure, y eűt été posté (Hériat). 13. Est-ce que les causes du conflit ne sont pas en effet devenues telles qu’il soit trčs difficile de les éliminer pacifiquement? (Romains). 14. A la nuit, nous quittons le port, avec notre maigre paie, pour nous jeter sur la nourriture, sur l’alcool, fourbus, englués de crasse, le cerveau vide, assomés de fatigue au point d’ętre sans révolte (Martin du Gard). 15. Jaurčs avait dit ŕ Stéfany: «La note autrichienne est effroyablement dure. A se demander si Vienne n’a pas voulu, en brusquent l’attaque, rendre impossible toute action préventive des puissances» (Martin du Gard). 16. Il n’était pas si sot que de ne pas prévoir la lutte (Vercors). 17. Machinalement, avec le plus grand sérieux, Maigret arrangeait les pipes sur son buvard de façon ŕ tracer des figures plus ou moins géométriques, ou ŕ rappeler tel ou tel animal (Simenon).

Ex. 2