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Premieres notions linguistiques Phraséologie

(suite)

La particularité stylistique principale des locutions phraséologiques à la différence des constructions analytique est leur valeur affective. Cette affectivité est liée en premier lieu à ce que leurs composants sont em­ployés le plus souvent au sens figuré, donc les locutions contiennent une image. Par exemple : décrocher la lune = obtenir l'impossible ; donner le feu vert à qn = enlever tous les obstacles dans le travail, l'activité de qn, etc.

L'affectivité des unités phraséologiques est souvent due à leur ori­gine : elles viennent de sources diverses ce qui définit parfois leurs nuances stylistiques. On distingue des unités phraséologiques internatio-

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nales et purement nationales. Les premières peuvent venir de la mytho­logie gréco-romaine (par exemple, de Charybde en Scylla, le talon d'Achille) ; de la Bible (être de la côte d'Adam) ; elles ont des équiva­lents dans d'autres langues ; leur nuance stylistique est le plus souvent soutenue, livresque. Les deuxièmes reflètent les coutumes, le passé, la culture, les traditions nationales, les événements historiques etc. Elles peuvent concerner des réalités archaïques qui vivent parfois grâce aux locutions phraséologiques. Par exemple, être sans sous ni maille = n'avoir rien, être très pauvre. Maille signifiait la plus petite unité monétaire possible, la moitié d'un denier au XVIIe siècle en France.

Certaines locutions phraséologiques nationales sont venues dans la langue grâce aux œuvres des écrivains: «Ver de terre amoureux d'une étoile » = individu médiocre amoureux de qn d'extraordinaire ou d'inac­cessible. La locution est due à Victor Hugo qui l'a employée dans « Ruy Blas ».

Il est naturel que des locutions pareilles soient intraduisibles; elles exigent qu'on les paraphrase en les traduisant.

Le français d'aujourd'hui est caractérisé par l'existence d'un grand nombre d'unités phraséologiques à nuance familière : se serrer le ventre, tirer les vers du nez, casser la croûte, n'avoir pas le rond.

D'après leur composition grammaticale on distingue des locutions af­fectives verbales, nominales, adverbiales. Dans les unités verbales c'est surtout le complément qui est le détenteur de l'affectivité ; dans les no­minales la caractérisation affective est rendue par le mot-complé­ment.

Il faut souligner spécialement la grande place qu'occupent parmi les unités phraséologiques affectives les comparaisons phraséologiques. Elles sont très nombreuses ert français. Leur emploi dans un texte littéraire ou dans un article de journal lui confère un caractère très expressif, permet à l'auteur de caractériser un personnage ou une situation d'une manière très pittoresque. Les comparaisons phraséologiques, par exemple, être muet comme une carpe ; être triste comme une porte de prison ; pleurer comme une Madeleine, etc. ne sont jamais employées dans des textes stylistiquement neutres.

La phraséologie étudie aussi les proverbes et les dictons qui se dis­tinguent par leur forme de proposition achevée. Ils doivent leur origine à l'expérience et à la sagesse du peuple. On distingue les proverbes in­ternationaux : Les extrémités se touchent ; et purement nationaux : Adieu, paniers, vendanges sont faites.

II faut mettre à part les paroles de certains personnages historiques que la langue a conservées : « Après moi le déluge ! » (paroles attribuées au roi Louis XV qui profitait largement du présent sans souci du len­demain).

Les écrivains et parfois les journalistes recourent à toutes les variétés d'unités phraséologiques dans des buts très différents: création de la couleur locale, des traits particuliers d'un personnage, augmentation de ''expressivité d'une description, etc. La nature et la quantité des locu-

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tions phraséologiques employées par un écrivain confère à la langue de ses œuvres des traits individuels.

EXERCICES

I. Dans le texte il y a quelques unités phraséologiques: jeter un coup d'oeil; tuer le temps ; avoir l'air de ; être flambant neuf ; face à face. Caractérisez-les du point de vue de leur expressivité. Lesquelles de ces unités contribuent le plus à l'expressivité du texte et de quelle façon?

II. Relevez dans les textes de vos lectures à domicile des locutions figées. Divi­sez-les en deux grands groupes : neutres et à valeur affectives. Expliquez les raisons qui vous ont guidé dans cette classification en précisant les nuances supplémentaires des unités phraséologiques affectives.

*III. En analysant les unités phraséologiques relevées essayez de prouver leur inté­grité sémantique, leur caractère national, leur expressivité plus grande que celle des mots (leurs équivalents), leur caractère imagé, leur participation à l'incar­nation des idées et à la création des nuances stylistiques des textes d'après le modèle de l'ex. I du § 8 (p, 193).

*IV. Trouvez dans un dictionnaire phraséologique quelques comparaisons phraséolo­giques internationales et nationales (purement françaises). Donnez des équiva­lents russes aux premières et expliquez en paraphrasant le sens des dernières.

V. Trouvez dans un dictionnaire phraséologique des unités phraséologiques avec les mots : heure, nuit, sang, visage, âge, jour. Analysez et commentez toutes leurs particularités linguistiques.

*VI. Expliquez le sens et composez de petites situations avec les unités phraséologi­ques citées dans la partie théorique du § 9 (p. 215).

VII. Trouvez dans un dictionnaire les acceptions des mots polysémiques suivants : le maître, obséder, le paquet, la cour, attribuer, s'adosser, munir, le flotte­ment, forcer. Dans quel sens sont-ils employés dans le texte ? Dégagez les élé­ments lexicaux du texte qui permettent de comprendre le sens de chaque mot polysémique.

*

Modèle: la lame—1) bande plate et mince d'une matière dure; 2) fer (d'un instrument tranchant, d'un outil servant à couper ; 3) petit rectangle tranchant sur deux côtés, servant à raser ; 4) ondulation de la mer sous l'action du vent.

C'est la troisième acception qui figure dans le texte. Ce sont les mots se rasant, se planta, dans le menton qui permettent de le comprendre.

VIII. Trouvez quelques homonymes au mot chaire. Dégagez les mots du texte qui permettent de comprendre son sens.

IX. Etude des synonymes :

a) expliquez le choix du mot dans chacune des phrases du texte : Et je frissonais comme autrefois ... d'où sortaient en grelottant les voyageurs d'un train ouvrier ... Mais ce maître tremblait si fort ...

Peut-on considérer ces mots comme synonymes ? Par quoi se distinguent ces trois synonymes ? Quels autres verbes connaissez-vous qui traduisent le mot russe дрожать. Analysez-les du point de vue stylistique et sémantique.

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b) Trouvez des synonymes aux mots en italique. Précisez les nuances sémantiques ou stylistiques de chacun. Expliquez, si possible, le choix du synonyme fait par l'auteur dans chaque cas du point de vue du rôle que chaque synonyme joue dans le texte :

1. Je devais rentrer à huit heures. 2. ... Je jetais un coup d'œil désolé. 3. Moi qui voulais présenter à mes élèves un visage net... 4. Ces quarante présences déjà m'obsédaient. 5. Pour jouir de sa propre maîtrise. 6. ... si le vent m'avait arraché mes hordes. 7. ... je me ren­dais dans la salle des professeurs ... 8. Je humais cette odeur d'encre ... 9. ... ils me croiraient sournois. 10. Ils obstruaient le couloir en dé­sordre. 11. On a l'air de narguer. 12. Enhardi par mon succès...

X. Trouvez quelques oppositions antonymiques dans le texte. Relevez les suffixes à l'aide desquels sont formés quelques-uns de ces antonymes.

XI. Trouvez les mots de la même famille que les mots suivants: seul, surveiller, vitrer, doucement, honneur, criailler. Analysez le rôle des affixes dans la créa­tion des nuances supplémentaires s'il y en a quelques-unes.