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VIII. 17e siècle.

1. Le baroque.

Le baroque se dit d’un style qui s’est développé, de la fin du 16e siècle, à partir de l’Italie, dans la plupart des pays d’Europe et de l’Amérique latine.

La période des guerres de religion n’avait guère été favorable à la création artistique. Quand la prospérité revient, l’esprit de la Renaissance a cessé de souffler: on hésite entre la tradition française et le goût baroque qui triomphe alors en Italie et en Flandre.

Le baroque (de l’espagnol, barruco, perle de forme irrégulière, avec des verrues) est une forme d’art qui cherche à étonner, à impressionner et à émouvoir. C’est avant tout l’art de la Contre-Réforme qui rayonne sur toute l’Europe à partir de Rome, l’art des jésuites qui veulent introduire la magnificence dans les églises.

L’épithète de baroque s’appliquait à l’origine, dans le vocabulaire de la joaillerie, aux pierres et aux perles de forme irrégulière et bizarre. Elle a servi, dès la fin du 18e siècle, à qualifier, d’abord dans un sens péjoratif, le style qui succède au début du 17e siècle à ceux de la Renaissance classique et maniériste, et qui règne dans une grande partie de l’Europe jusqu’à la fin du 18e siècle, en Amérique latine jusqu’au commencement du 19e siècle.

Cette forme d’art, dynamique, lyrique et pathétique, affecte tous les modes d’expression (à commencer par l’architecture et son décor) et prétend, dans sa recherche d’effets et dans son appel aux sens et à l’émotion, procéder par synthèse et par un système de formes ouvertes. Né à Rome dans le sillage des recherches passionnées de Michel-Ange et grâce à la présence simultanée de génies créateurs comme Bernin, Borromini et Pierre de Cortone, le baroque devient le langage privilégié et triomphaliste de la Contre-Réforme, et se propage en Italie, puis dans la plupart des pays catholiques. Mais son essor ne se limite pas aux réalisations d’art sacré, car il convient aussi bien aux manifestations de la civilisation monarchique, même en pays de la Réforme. Il a profondément renouvelé les thèmes de l’iconographie religieuse, exaltant le mysticisme dans les scènes de martyre, d’extase et de miracle. Il répond aussi au goût du faste et du spectacle qui prévaut dans la vie de cour et dans les capitales européennes. Il veut étonner, éblouir, créer l’illusion et la féerie. Il y parvient à l’aide d’effets de masse, d’éclairage, de contrastes, qui se traduisent, en peinture, par la prédilection pour les compositions en diagonale, les effets de perspective, de raccourci, de trompe-l’œil, le goût du drame. Mais, surtout, les différentes disciplines tendent à se fondre dans l’unité d’une sorte de spectacle, dont le dynamisme et le scintillement coloré traduisent l’exaltation.

Cet art plein de vigueur, qui règne tout au long du 17e siècle, subira des mutations au siècle suivant (rocaille, rococo).

En peinture, le baroque triomphe avec le Flamand Rubens (1577-1640), qui traite les sujets les plus divers avec une frénésie de vie, une puissance, une démesure qui étonnent. Pour lui un Christ sur la Croix n’est pas un martyr mais un vainqueur de la mort. Dans la Kermesse « on ne boit pas, on ingurgite; on ne prend pas sa danseuse, on l’enlève ». Il peint aussi bien les scènes de la vie de Marie de Médicis que l’Adoration des Mages ou la bataille des Amazones.

Les mêmes tendances se font jour chez Rembrandt et chez des peintres français, admirateurs de l’Italie, comme Simon Vouet.

Le retour de Simon Vouet (1590-1649) en France en 1627 (après un long séjour romain), puis la création de l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1648 vont permettre l’essor de l’école française. Les références italiennes, vénitiennes (richesse du coloris) ou romaines (dynamisme de la composition) sont présentes dans l’art de Vouet et de son élève Eustache le Sueur (1616-1655), toujours tempérées par un souci d’ordre et de clarté. Décors à sujets mythologiques, sujets religieux prônés par la Contre-Réforme, portraits constituent l’essentiel de leur œuvre.

Les peintres comme Poussin (1595-1665) ou Philippe de Champaigne (1602-1674) pratiquent un art très intellectuel, nourri de références philosophiques, historiques ou théologiques, également emblématique du classicisme français.

D’autres courants picturaux se manifestent en France dans la première moitié du siècle. L’Italien Caravage influence par son réalisme l’école toulousaine, dont Nicolas Tournier (1590- apr.1660) est la figure majeure. En Lorraine, le caravagisme affecte aussi profondément l’œuvre de Georges de La Tour (1593-1652) par la science du clair-obscur et le choix de sujets humbles. Les frères Le Nain, Antoine (vers 1588-1648), Louis (v.1593-1648) et Mathieu (v.1607-1677), actifs à Laon1 puis à Paris, se rattachent au courant des « peintres de la réalité» en privilégiant des scènes de genre. Leur style atteste la connaissance du métier flamand.

Mais vers milieu du 17e siècle, la France est déjà soumise à d’autres influences; l’époque classique se prépare, et Louis XIV imposera les règles du Grand Goût.

Art ostentatoire d’une société monarchique et croyante, le baroque ne pouvait et ne devait pas survivre à l’écroulement de l’Ancien Régime; dès la seconde moitié du 18e siècle, il avait déjà cédé du terrain devant les assauts du néoclassicisme.

Devoirs et exercices.

1. Répondez aux questions suivantes :

1) Le terme du baroque que signifie-t-il ?

2) Le baroque quels buts se pose-t-il ?

3) Qu’est-ce qui caractérise le baroque ?

4) Quelles nouvelles techniques les peintres baroques utilisent-ils ?

2. Traduisez correctement les phrases contenant les pronoms ceux, dont.

1) Elle a servi (...) à qualifier(...) le style qui succède au début du 17e siècle à ceux de la Renaissance classique et maniériste (...).

2) Mais, surtout, les différentes disciplines tendent à se fondre dans l’unité d’une sorte de spectacle, dont le dynamisme et le scintillement coloré traduisent l’exaltation.

3. Donnez les équivalents russes des noms propres de personne ci-dessous :

Bernin

Borromini

Caravage

Philippe de Champaigne

Pierre de Cortone

4. Traduisez les groupes de mots cités :

la Contre-Réforme –

l’essor de l’école française –

exalter le mysticisme –

le goût du faste et du spectacle –

le langage triomphaliste –

5. Parlez de l’œuvre de :

a) Rubens, représentant le plus remarquable du baroque flamand.

b) Simon Vouet ou Eustache le Sueur, peintres français du baroque.

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