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08.11.2019
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Introduction.

Dès la préhistoire (décor pariétal paléolithique), la peinture, à vocation essentiellement murale, utilise des procédés à l’eau. A travers l’antiquité

(décor mural pompéien) et le Moyen Age (peintures murales et fresques des églises et des palais), et jusqu’à la Renaissance, les recettes se multiplient, qu’il s’agisse de détrempe, de tempera ou de fresque; les matériaux les plus divers (colle, œuf, cire, etc.) interviennent dans les préparations. Une majorité des peintures murales romanes de France sont, comme à Saint-Savin1, exécutées à l’aide d’une sorte de détrempe à la colle (mais appliquée sur enduit humidifié); d’autres associent couleurs mates (à la colle) et brillantes (à la cire), avec des jeux de superposition complexes (chapelle de Berzé-la-Ville1); la fresque véritable est rare (crypte de Berzé). Les procédés à l’eau sont également adaptés aux œuvres indépendantes du mur (détrempe ou tempera sur panneau de bois) et au décor des manuscrits (variantes de gouache ou d’aquarelle des enluminures médiévales).

L’art de l’enluminure atteint son apogée au 14e siècle, avec la production de luxueux manuscrits à usage privé, exécutés par des artistes libérés de la tutelle de l’Université, tels Jean Pucelle (les « Heures de Jean d’Évreux ») ou les frères Limbourg (les «Très Riches Heures du duc de Berry», début du 15e siècle).

Au 5e siècle, les grandes invasions barbares entraînent le recul de l’art figuratif – ignoré des peuples germaniques – au profit de motifs abstraits (entrelacs, rouelles) ou animaliers.

Dans l’art occidental, la Renaissance ouvre une ère nouvelle, avec de profondes transformations des techniques et des conceptions: développement au 15e et au 16e siècles du procédé de la peinture à l’huile et de l’usage de la toile comme support (en même temps que développement du tableau du chevalet), élaboration de la perspective linéaire, mutation du rapport de l’homme à l’univers, à travers notamment les conquêtes scientifiques. A la pratique des « recettes » s’ajoutent l’observation de la nature, l’étude (nu, anatomie, géométrie, etc.), la spéculation intellectuelle. A partir du 15e siècle, le peintre tend à être considéré comme un artiste doué d’une personnalité propre, et non plus comme un simple praticien.

La peinture à l’huile, dont l’invention est attribué à Van Eyck par Vasari, est le résultat de nombreuses recherches pour obtenir une pâte colorée plus délicate et plus transparente; elle permet des échanges lumineux plus riches. Le travail de la matière et la qualité sensuelle de la peinture se développent alors, d’abord dans la technique par fines couches successives, qui fait la facture précieuse des Flamands (panneaux de Van Eyck, Van der Weyden, Van der Goes2) et qu’on retrouve chez Bellini ou Léonard de Vinci; puis, la progression de l’usage de la toile comme support, à partir du début du 16e siècle, favorise la technique des glacis et des empâtements, qui donne la facture souple et grasse des Vénitiens. On aboutit ainsi à la touche de Titien3, puis à la modulation de Rubens1 et à la manière de Rembrandt2. A travers ces évolutions, le travail de la couleur, comme celui de la préparation des fonds, est profondément renouvelé et diversifié.

De son côté, la construction de l’espace, en pleine mutation depuis le début du 14e siècle (Giotto), se transforme au cours du 15e siècle : la découverte et l’application de lois de la perspective (Brunelleschi3) répondent au besoin d’une représentation « vraie », « rationnelle » de la réalité, c’est-à-dire fondée sur les rapports géométriques et mathématiques qui permettent une conception unitaire des objets et de la lumière.

Les expérimentations de la Renaissance (d’Ucello et Pietro della Francesca à Vinci) se fixent en un ensemble cohérent à partir de la seconde moitié du 15e siècle, puis se codifient en doctrine que transmettent, à partir du 16e siècle, académies et traités de peinture. La fonction de la peinture, création mais aussi instrument de prestige et d’apologie, appelle, dans les États forts qui apparaissent au 17e siècle, des lois strictes; en France, l’Académie royale codifie et hiérarchise les genres: peinture d’histoire, portrait, paysage, peinture de genre, nature morte...

Il faut attendre le 19e siècle pour voir se développer, face à l’académisme, de nouvelles exigences (Délacroix), de nouvelles techniques et de nouveaux matériaux. La préparation des couleurs, notamment, se transforme (broyage industriel et non plus fait à l’atelier, conservation en tubes d’étain, création de couleurs de synthèse): elle offre des teintes plus nombreuses, qui donnent des bases plus simples au travail pictural et favorise l’exécution en plein air. Ces nouvelles conditions sont déterminantes pour l’éclosion de l’impressionnisme, du fauvisme, de l’expressionnisme. Le rôle primordial accordé à la lumière et à la couleur dans la construction spatiale ouvre la voie aux spéculations cézanniennes, qui closent la tradition issue de la Renaissance et débouchent sur la nouvelle conception de l’espace des cubistes.

Dès lors, aussi diverses soient-elles, les recherches picturales mettent l’homme et ses rapports au monde (extérieur et intérieur) au centre d’une expression libre de toute soumission aux apparences. L’œuvre avec l’abstraction, acquiert une autonomie totale et joue sur la spontanéité, ou au contraire sur la construction pure, ou encore sur la richesse et la diversité des matériaux (peintures nouvelles, acryliques, vinyliques, incorporation de sable, de tissus, d’objets divers). Et lorsqu’il est fait référence au monde visible (surréalisme; renouveaux figuratifs récents), les lois et la grammaire de celui-ci ne sont plus que règles parmi d’autres d’un jeu avec l’image de la réalité.

Devoirs et exercices.

1. Répondez aux questions :

1) Comment est la vocation originelle de la peinture ?

2) La peinture quels procédés et quels matériaux  utilise-t-elle selon les époques ?

3) Quelles découvertes de la Renaissance ont-elles influencé sur la peinture ?

4) A quelle époque appartient l’apparition de la peinture à l’huile ? Grâce à quoi ?

5) Quels genres de la peinture pourriez-vous citer ?

2. Ne confondez pas ! Traduisez ces séries :

l’art romain ≠ l’art roman

la peinture à l’huile ≠ les peintures acryliques, vinyliques

3. Relevez le mot que le pronom « celui » remplace. Traduisez correctement les phrases :

1) Et lorsqu’il est fait référence au monde visible (surréalisme; renouveaux figuratifs récents), les lois et la grammaire de celui-ci ne sont plus que règles parmi d’autres d’un jeu avec l’image de la réalité.

2) A travers ces évolutions, le travail de la couleur, comme celui de la préparation des fonds, est profondément renouvelé et diversifié.

4. Traduisez les phrases qui contiennent le Subjonctif :

1. A travers l’antiquité (décor mural pompéin) et le Moyen Age (peintures murales et fresques des églises et des palais), et jusqu’à la Renaissance, les recettes se multiplient, qu’il s’agisse de détrempe, de tempera ou de fresque; les matériaux les plus divers (colle, œuf, cire, etc.) interviennent dans les préparations.

2. Dès lors, aussi diverses soient-elles, les recherches picturales mettent l’homme et ses rapports au monde (extérieur et intérieur) au centre d’une expression libre de toute soumission aux apparences.

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