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6. Le surréalisme.

La peinture surréaliste est l’un des aspects fondamentaux d’un mouvement de pensée qui constitue une composante essentielle de la culture de notre siècle. Le surréalisme n’a pas simplement représenté une nouvelle école artistique face aux avant-gardes (considérés aujourd’hui comme « historique ») qui l’ont précédé aux cours de deux décennies du 20e siècle : l’expressionnisme, le cubisme, le futurisme, et même le dadaïsme ; il a bel et bien prétendu se proposer comme une nouvelle manière de penser et de vivre. Et, sur le plan de l’imagination, la peinture surréaliste d’une part, la poésie surréaliste de l’autre, sont effectivement investies de cette nouvelle dimension.

Le rôle historique d’André Breton et de son  Manifeste du surréalisme publié à Paris en 1924 a été de polariser des institutions et des propositions déjà sous-jacentes dans la culture européenne du siècle précédent, du romantisme allemand et français au symbolisme et aux avant-gardes des deux premières décennies du 20e siècle, et de les avoir organisées dans une perspective doctrinale précise, à la lumière des découvertes psychanalytiques de Freud.

La grande ouverture : De Chirico1.

Dans le domaine strictement pictural, Giorgio De Chirico, sur le plan de la culture artistique au cours de la seconde décennie de 20e siècle, une action catalysatrice analogue à celle que Breton devait avoir, au cours de la décennie suivante, dans le cadre d’ une doctrine définie, c’est-à-dire d’une « poétique » effective. De Chirico est indiscutablement l’ «inventeur », peut-on dire, de la « surréalité » en peinture : et ce n’est pas par hasard que ses propositions les plus mémorables coïncident chronologiquement avec la naissance du terme lui-même de « surréalisme », inventé par Guillaume Apollinaire qui était alors à Paris le seul défendeur influent et même le véritable découvreur de De Chirico. Ce dernier, dans la peinture qu’il a exécutée au cours de la seconde décennie su siècle, a donc polarisé les possibilités d’une figuration surréelle dont l’intuition existait déjà dans la peinture romantique de l’Europe septrionale, et, surtout, dans les sphères symbolistes allemandes et françaises. Presque tous ceux qui ont joué un rôle dans le surréalisme pictural se sont inspirés, plus ou moins consciemment, de la peinture de De Chirico.

Breton fait bien allusion à De Chirico dans le manifeste de 1924, mais les peintres qu’il considère comme typiquement surréalistes sont Francis Picabia, Marcel Duchamp et Picasso ; il cite encore Klee, Man Ray, Max Ernst et André Masson.

Les affirmations essentielles du manifeste de 1924 (lequel est issu d’une recherche qui, depuis la Première Guerre mondiale, avait constitué un épisode important des manifestations dadaïstes parisiennes) sont bien connues : elles portent sur la revendication de la liberté totale de l’imagination, contre toute inhibition1 découlant de la logique courante. Et voici la célèbre définition d’un dictionnaire que donne Breton « une fois pour toutes » pour couper court aux utilisations et acceptions précédentes du mot :

« Surréalisme m. Automatisme psychologique pur par lequel on se propose d’exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée, en absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale. ENCYCL. Philos. Le surréalisme repose sur la croyance à la réalité supérieure de certaines formes d’associations négligées jusqu’à lui, à la toute-puissance du rêve, au jeu désintéressé de la pensée. Il tend à ruiner définitivement tous les autres mécanismes psychiques et à substituer à eux dans la résolution des principaux problèmes de la vie. »

Caractères de l’image surréaliste.

Mais au-delà de cette définition centrale, le manifeste de 1924 offre des instructions précises pour la constitution d’un « protocole » de lecture des images surréalistes, dont il convient de tenir compte immédiatement lorsqu’on se lance dans une exploration du surréalisme.

Breton se rapporte à la définition donnée par le poète Pierre Reverdy, appartenant à la tradition cubiste tardive, dans un manifeste qu’il avait publié en 1918 dans la revue « Nord-Sud » : « L’image est une création pure de l’esprit. Elle ne peut naître d’une comparaison, mais du rapprochement de deux réalités plus ou moins éloignées. Plus les rapports de deux réalités rapprochées seront lointains et justes, plus l’image sera forte – plus elle aura de puissance émotive et de réalité poétique. » Ce que Breton entend nier radicalement, c’est le caractère de préméditation de l’image authentique. Analysant une image poétique de Reverdy, telle que : « Le jour s’est déplié comme une nappe blanche. », Breton souligne : «Il est faux selon moi de prétendre que « l’esprit a aussi les rapports » des deux réalités en présence. Il n’a, pour commencer, rien aussi consciemment. C’est du rapprochement en quelque sorte fortuit des deux termes qu’a jailli une lumière particulière, lumière de l’image, à laquelle nous nous montrons infiniment sensibles. La valeur de l’image dépend de la beauté de l’étincelle obtenue... »

Et quant à la « commune vertu » des images surréalistes, Breton précise : « Pour moi, la plus forte est celle qui présente le degré arbitraire le plus élevé, je ne le cache pas ; celle qu’on met le plus longtemps à traduire en langage pratique... »

L’image surréaliste ne doit donc pas être interprétée par le biais d’une correspondance symbolique ou, pis encore, d’une fonction allégorique, mais bien par la force de son caractère radicalement arbitraire et de la capacité émotive et évocatrice que ce caractère arbitraire même provoque. Cette observation demeure essentielle pour une juste compréhension de la peinture surréaliste également.

D’autre part, une interprétation extensive de la recette des « secrets de l’art magique surréaliste » contenue dans le manifeste de 1924 et relative à l’écriture automatique (« Placez-vous dans l’état le plus passif, ou réceptif, que vous pourrez. Faites abstraction de votre génie, de vos talents et de ceux de tous les autres... Écrivez vite sans sujet préconçu, assez vite pour ne pas retenir et ne pas être tenté de vous relire... Fiez-vous au caractère inépuisable du murmure ») – cette interprétation préside à des résultats non seulement iconique et plastique, c’est-à-dire figuratifs, mais également non iconiques et aplastiques, c’est-à-dire abstraits.

Éventail des recherches figuratifs surréalistes.

En effet, la peinture surréaliste s’est développée selon une problématique divisée en deux courants. L’un proprement figuratif, c’est-à-dire fondé sur le processus de formulation et d’association automatique des images, le second proprement non figuratif, fondé sur l’écriture automatique directe. Des œuvres de Salvador Dali, de René Magritte, d’Yves Tanguy, de Max Ernst et naturellement, de De Chirico, pourraient servir d’exemple au premier courant ; tandis que celles de Duchamp, Picabia, Arp, Miró,d’autres œuvres de Max Ernst, de Masson, de Matta pourraient représenter le second. Bien entendu, une distinction précise serait arbitraire et artificielle. L’artiste surréaliste est libre du choix de ses instruments de figuration et souvent (ce qui est caractérisique chez Ernst et Masson) il passe de la figuration à la non-figuration.

Il ne faut pas oublier l’existence non seulement d’une importante sculpture surréaliste (Alberto Giacometti, Alexander Calder, encore Max Ernst) mais aussi d’une très vaste production d’objets surréalistes, ainsi que l’ample éventail de techniques corollaires qu’on peut à certains égards faire entrer dans le domaine graphique (frottage, fumage, etc.), mais qui ne sont nullement mineurs quant à leur puissance révélatrice, par rapport à la peinture elle-même : l’identification de celle-ci en tant que peinture surréaliste, répond plutôt aux critères traditionnels de classification qu’aux critères de liberté illimitée du surréalisme en ce qui concerne ses instruments.

DEP

Devoirs.

1. Répondez aux questions suivantes :

1) Par quoi le surréalisme s’oppose-t-il aux autres écoles et mouvements picturaux du 20e siècle ?

2) Quel rôle a joué A. Breton dans l’art du 20e siècle ?

3) Quelles techniques caractérisent le surréalisme ?

4) Quels peintres appartiennent au surréalisme?

2. Donnez les équivalents russes :

A. Böcklin

Alexander Caider

De Chirico

Alberto Giacometti

Klee

Max Linger

Matta

Man Ray

Yves Tanguy

Bataille des Hoplites et des Centaures

l’Énigme de l’heure

3. Parlez de l’œuvre de Giorgio De Chirico.

Texte supplémentaire.

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