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Багдасарян 2.doc
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Premières notions linguistiques Synonymes

L'expressivité d'un texte poétique ou publiciste est déterminée en grande mesure par les mots qui y sont employés ; chaque style fonction­nel a son vocabulaire qui lui est propre. Donc, il s'agit chaque fois du choix des mots. Grâce à quoi et de quelle façon ce choix se réalise-t-il? Dans chaque langue il existe des mots qui désignent la même chose ou à peu près la même chose; ils s'appellent synonymes. La synonymie est un phénomène très complexe. Un des plus grands problèmes qu'elle pose est celui des critères d'après lesquels les mots peuvent être consi­dérés comme synonymes. D'une part, la synonymie est souvent relative ; les synonymes servent à rendre nos idées, nos sentiments d'une maniè­re plus précise, plus vive et nuancée. Dans l'emploi concret de la lan­gue il s'agit du choix de la meilleure variante pour exprimer ce qu'on veut dire. D'autre part, il y a beaucoup de synonymes qui ne se distin­guent l'un de l'autre ni sur le plan sémantique ni sur le plan stylisti­que. Comme disent les Français eux-mêmes ils ont horreur des répéti­tions. Le large développement de la synonymie, l'existence des mots qui peuvent facilement se remplacer l'un l'autre sans rien, changer au sens et à la tonalité générale de l'énoncé permet d'éviter les répé­titions. Il s'agit donc en premier lieu de savoir si deux mots synonymiques peuvent se remplacer l'un l'autre sans changer le sens du texte ou bien si les nuances de sens et les nuances stylistiques qui les distinguent rendent impossible l'emploi d'un synonyme au lieu d'un autre.

Les mots et les groupes de mots tels que : terminer le travail — ache­ver le travail; haillons—-guenilles; participer—prendre part, etc. peu­vent se remplacer l'un l'autre sans aucun changement du sens général. C'est surtout en français parlé que les nuances sémantiques entre les synonymes ne se sentent pas lors de leur emploi dans la parole. Dans la conversation courante, dans la presse on fait un large recours à des sy­nonymes dont l'emploi n'entraîne aucune modification sémantique ou stylistique, qui permet d'éviter la répétition. Ce large emploi des équi­valents est très typique du français d'aujourd'hui.

D'autre part, en français il y a un très grand nombre de synonymes qui se distinguent les uns des autres sur les plans différents. Cela reflè­te les différents aspects des phénomènes réels ou les différentes attitudes du sujet parlant envers ce qu'il dit. Cela veut dire qu'il s'agit juste­ment du choix du mot qui corresponde le mieux au but communicatif. Très souvent le choix du synonyme dépend des circonstances où se pas­se la communication. On ne se sert pas du même vocabulaire pour ren­dre la même notion dans un livre scientifique, une lettre officielle ou intime, une conversation avec une personne âgée ou avec un enfant. Un diplomate n'utilise pas les mots employés par «l'homme de la rue», la façon de parler d'un étudiant varie selon qu'il s'adresse à ses cama-

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rades ou à ses professeurs. C'est-à-dire que les différences entre les sy­nonymes sont souvent d'ordre fonctionnel. Outre cela, les synonymes se distinguent d'après les nuances sémantiques et stylistiques: par exem­ple, un synonyme peut se distinguer par l'intensité de la qualité expri­mée, par .l'affectivité, par l'expressivité, etc. Ces nuances sont variées et très nombreuses. Les synonymes forment des séries synonymiques dont le mot-clef est toujours neutre et reflète la notion de la façon la plus générale. Par exemple, le mot gamin («Et quel âge? ... Trente trois ans? ... Un gamin! Encore un gamin 1 ») entre dans la série syno-nymique suivante :

enfant (mot clef) — être humain dans l'âge de l'enfance bambin — se dit d'un enfant très jeune; le mot est familier gosse, môme, gamin — sont familiers et s'emploient sans restriction d'âge

mioche, morpion, morveu — sont très familiers, le plus souvent péjo­ratifs.

Cet exemple montre que le choix du synonyme dépend de beaucoup de circonstances; en cherchant des synonymes à tel ou tel mot il faut savoir lequel peut être employé sans rien changer au sens ni à la tona­lité stylistique générale de l'énoncé. S'il s'agit des synonymes qui se distinguent sensiblement les uns des autres il faut prendre en considéra­tion toutes leurs nuances de sens et celles dues à l'appartenance du mot à tel ou tel style fonctionnel. Il est surtout important de savoir distin­guer le vocabulaire livresque du vocabulaire familier. Les dictionnaires de langue donnent des indications concernant les distinctions entre les synonymes.

EXERCICES

* I. 1) Trouvez les synonymes des mots en italique dans un dictionnaire. Expliquez la différence de sens ou de nuance stylistique entre les synonymes s'il y en

a une :

1. On est stupide, déclarait-il... 2. Lorsque Noël Schoudler revint d'Amérique aux premiers jours d'avril, il était rajeuni, transformé. 3. ... il s'apitoyait devant les industriels sur la misérable organisation de la production française. 4. Pour cette question, je réglerai cela avec mon­sieur François. 5. Vainement d'ailleurs, car par une vieille habitude les dossiers, les problèmes refluaient automatiquement vers son bureau. 6. Les autres banquiers jugeaient avec quelque dédain cette manie du jour­nalisme. 7. Fier de lui, et certain d'avance des félicitations de son père • ... 8. Le géant devenait plus morose de jour en jour, plus sombre, plus brutal. 9. ... demanda Noël, aussitôt mal disposé. 10. Le rédacteur en chef, fort gêné d'assister à cette scène, fit une timide intervention. 11. Qu'on attende que je sois mort pour foutre toute mon œuvre par terre! 12. Il haletait après la fureur...

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2) Inventez de petits contextes pour chacun des synonymes trouvés.

* II. Faites la transposition stylistique des extraits suivants en leur donnant une nu­ance moins livresque, plus familière :

1. Le géant voyait venir tout le monde à lui et faisait largement profiter de ses expériences, avec une faconde d'explorateur. Il donnait aux parlementaires présents une leçon de politique extérieure, conseillait à un jeune peintre d'exposer à New York, s'apitoyait devant les indus­triels sur la misérable organisation de la production française. 2. Tout le bel esprit novateur qu'il avait rapporté d'Amérique était déjà tombé. Il n'était plus question de système Taylor et il semblait déjà que ce fût François qui, sans avoir bougé, fût allé dans le Nouveau Monde.

  1. Relevez dans le texte les mots formés à l'aide des affixes. Expliquez le sens de chaque affixe qui a servi à la formation du mot.

  1. 1) Formez les substantifs des adjectifs suivants :

brutal, certain, fier, mécontent, sûr, léger, misérable, vexé, grossier, gêné, jeune, timide.

2) Soulignez les suffixes qui ont servi à la formation des substantifs abstraits.

III. AUTOUR DU THEME

Textes complémentaires

I. Ecoutez l'enregistrement des deux textes et indiquez celui où il s'agit du conflit entre le chef et l'employé :

A peine débarqué, Timar se précipitait vers une factorerie miteuse surmontée du mot «Sacova». Il s'avançait, la main tendue vers un per­sonnage mélancolique ou dégoûté qui regardait cette main sans y tou­cher.

«Le directeur? ... Enchanté! Je suis le nouvel employé...

— Employé de quoi, de qui, à quoi? Que venez-vous faire ici? Pas besoin d'employé, moi ! »

Eh bien, Timar n'avait pas bronché 1 C'est le directeur qui s'était étonné. Les yeux ronds derrière les verres qui les rendaient énormes, il était devenu presque poli. Son discours avait eu de vagues allures de confidences.

Toujours la vieille histoire ! Les bureaux de France qui se mêlent de diriger les affaires coloniales! Le poste qu'on avait promis à Timar? Il était à dix jours de pinasse, tout au fond de la rivière !

D'après G. Simenon, Le coup de lune

M. Mouron, le sous-chef du bureau où travaillait Dutilleul, était appe­lé à d'autres fonctions ; il fut remplacé par un certain M. Lécuyer, qui avait la parole brève et la moustache en brosse. Dès le premier jour, le nouveau sous-chef vit de très mauvais œil que Dutilleul portât un lor­gnon à chaînette et une barbiche noire, et il affecta de le traiter comme

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une vieille chose gênante et un peu malpropre. Mais le plus grave était qu'il prétendît introduire dans son service des réformes d'une portée considérable et bien faites pour troubler la quiétude de son subordonné. Depuis vingt ans, Dutilleul commençait ses lettres par la formule suivan­te : « Me reportant à votre honorée du tantième courant et, pour mémoi*-re, à notre échange de lettres antérieur, j'ai l'honneur de vous informer ...» Formule à laquelle M. Lécuyer entendit substituer une autre d'un tour plus américain : « En réponse à votre lettre du tant, je vous in­forme... »

Dutilleul ne put s'accoutumer à ces façons épistolaires. Il revenait malgré lui à la manière traditionnelle, avec une obstination machinale qui lui valut l'inimité grandissante du sous-chef. L'atmosphère du mini­stère de l'Enregistrement lui devenait presque pesante. Le matin, il se rendait à son travail avec appréhension, et le soir, dans son lit, il lui arrivait bien souvent de méditer un quart d'heure entier avant de trou­ver le sommeil.

fants les dépenses faites pour l'éducation, la formation, la santé des en-fantîp. Comment auriez-vous réagi à des reproches pareils? Motivez vo-

ï .-p. i*f*nonSG

ll.Et les enfants, s'ils connaissent les sacrifices faits par les parents pour leur éducation, comment doivent-ils y réagir?

D'après M. Aymé, Le passe-muraille

2. Faites la deuxième audition du texte de M. Aymé et relevez les détails qui vous ont frappé le plus.

Questionnaire

  1. Aquel moment de sa vie un homme peut-il se sentir «rajeuni,transformé», voir devant soi «des possibilités nouvelles»? Parlez-en en vous servant de votre expérience personnelle, citez des exemples litté­ raires.

  2. a) Parlez du problème d'une personne âgée qui veut continuer de travailler. Quelle est votre attitude personnelle envers ce problème ? Ana­ lysez sa complexité psychologique; b) pouvez-vous citer l'exemple d'une œuvre littéraire où ce problème soit traité?

  3. Etes-vous d'accord avec le proverbe : « Les conseils de la vieilles­ se éclairent sans réchauffer, comme le soleil de l'hiver?» Commentez-le.

  4. Que pensez-vous de la nécessité et du danger des innovations dans l'organisation du travail d'un bureau, d'une collectivité?

  5. Etes-vous vous-même réorganisateur ou plutôt conservateur en ce qui concerne le travail ? Exposez votre point de vue à ce sujet.

  6. Comment vous représentez-vous les relations qui doivent exister entre un chef de bureau et ses employés?

  7. Pouvez-vous citer et commenter quelques exemples de films, de pièces de théâtre, d'œuvres littéraires traitant ce problème?

  8. Vous souvenez-vous des œuvres littéraires dans la littérature fran­ çaise où le problème «des pères et des fils» soit le thème central? Et dans la littérature russe?

9. Les parents, ont-ils selon vous le droit de reprocher à leurs en-

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