Добавил:
Upload Опубликованный материал нарушает ваши авторские права? Сообщите нам.
Вуз: Предмет: Файл:
Manuel_Kondakova2008.doc
Скачиваний:
83
Добавлен:
30.04.2015
Размер:
6.4 Mб
Скачать

Mes aïeux

Je suis né dans la ville d’Aubaine au temps des derniers chevriers. La famille y était établie depuis plusieurs siècles. Mon père était le cinquième enfant d’un tailleur de pierres de Valréas. Mon grand-père qui n’était pas «monsieur l’aîné» n’a pas hérité de la cartonnerie de ses aïeux et il devint tailleur de pierres. Il était petit, mais large d’épaules, et fortement musclé. Lorsque je l’ai connu, il portait de longues boucles blanches qui descendaient jusqu’à son col, et une belle barbe fri-sée. Ses traits étaient fins, mais très nets et ses yeux noirs brillaient comme des oli-ves. Son autorité sur ses enfants avait été redoutable, ses décisions sans appel. Mais ses petits-enfants tressaient sa barbe, ou lui enfonçaient, dans les oreilles, des haricots. Il me parlait parfois, très gravement, de son métier, ou plutôt de son art, car il était maître-appareilleur. Cet homme habile n’avait reçu qu’une instruction sommaire. Il savait lire et signer, mais rien de plus.

Mon père, qui s’appelait Josephe, était un homme brun, de taille mé-diocre, sans être petit. Il avait un nez assez important, mais parfaitement droit et fort raccourci par sa moustache et ses lunettes, dont les verres ovales étaient cerclés d’un mince fil d’acier. Sa voix était grave et plaisante et ses cheveux, d’un noir bleuté, ondulaient naturellement les jours de pluie. A vingt ans mon père est sorti de l’Ecole Normale d’Aix-en-Provence, et il a devenu instituteur public. Il avait rencon-tré un jour une petite couturière brune qui s’appelait Augustine, il l’avait trouvée si jolie qu’il l’avait épousée aussitôt.

Je n’ai jamais connu comment ils s’étaient connus, car on ne parlait pas de ces choses-là à la maison. D’autre part, je ne leur ai jamais rien demandé à ce sujet, car je n’imaginais ni leur jeunesse ni leur enfance. Ils étaient mon père et ma mère pour toujours. L’âge de mon père, c’était vingt-cinq ans de plus que moi, et ça n’a jamais changé. L’âge d’Augustine, c’était le mien, parce que ma mère, c’était moi et je pensais dans mon enfance, que nous étions nés le même jour. De sa vie précédente, je sais seulement qu’elle avait été éblouie par la rencontre de ce jeune homme à l’air sérieux, qui gagnait cinquante-quatre francs par mois.

Mon frère Paul était un petit bonhomme de trois ans, la peau blanche, les joues rondes, avec de grands yeux d’un bleu très clair, et les boucles dorées. Il était pensif, ne pleurait jamais, et jouait tout seul avec un bouchon: mais sa voracité était surprenante.

Mon oncle Henri avait trente ans, une jolie barbe brune, et il était méca-nicien de machines à vapeur: il travaillait à leur construction dans les Ateliers des Forges et Chantiers, comme avait fait son père, mon grand-père maternel que je n’ai jamais connu.

Celui-là était né à Coutances et il s’appelait Guillaume Lansot. Normand de pure race, il était venu à Marseille en faisant son tour de France. Ma grand-mère lui avait plu: il y est resté. A vingt-quatre ans, il avait déjà trois enfants, dont ma mère était la petite dernière. Ses enfants n’avaient pas eu le temps de le connaître, et ma grand-mère n’a pas pu nous dire grand-chose, sinon qu’il était un blond tirant sur le roux et qu’il riait d’un rien, comme les enfants. Je n’ai pas même sa photo-graphie. Parfois, le soir, au coin du feu, je l’appelle, mais il ne vient pas. Alors tout seul, en regardant danser les flammes, je pense à mon grand-père de vingt-quatre ans, qui mourut sans lunettes, avec toutes ses dents, sous une épaisse chevelure dorée, et je m’étonne d’être de si vieux petit-fils d’un grand jeune homme de Cou-tances.

D’après M. Pagnol, La gloire de mon père.

Activité 1.

  1. Lisez et traduisez le texte. Trouvez les phrases où il s’agit de l’apparence physique et du caractère.

  2. Récupérez dans le texte les mots désignant les membres de la famille.

  3. Trouvez dans le texte ci-dessus les équivalents français des mots suivants: прожорливость, унаследовать, дед по материнской линии, задумчивый, страшный, предки, зарабатывать, удивительный, чистокровный, мускулистый, окончательный, каменотес.

  4. Exposez le texte de la troisième personne.

  5. Posez 5 questions qui ne sont pas vraies et donnez des réponses correctes.

Activité 2. Discutez :

  1. Voudriez-vous avoir une grande famille ? Justifiez votre réponse.

  2. Qu’est-ce qui est le plus important dans la vie de famille selon vous?

  3. Est-ce que les familles d’aujourd’hui sont différentes de celles d’autrefois ? 

Activité 3. Lisez et reconstituez le texte en utilisant les mots suivants : im-meuble, née, marié, benjamine, décéder, oncle, père, soeur, ans, frère, enfants, fa-mille, à la maternité, petite fille, courses, grands-parents, mari, mère, surnom, âgée.

Соседние файлы в предмете [НЕСОРТИРОВАННОЕ]