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Manuel_Kondakova2008.doc
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La famille française

Très tôt l'enfant participe pleinement à la vie des adultes. Son alimentation est identique sauf qu'on évite de lui donner de la viande tant qu'il n'a pas une denture complète. Sa vie quotidienne se déroule dans la salle commune, espace socialement plein, puisqu'on y mange, on y dort, on y cuisine, on y veille, on y parle. L'enfant est donc placé d'emblée au coeur de l'intimité familiale, on ne l'éloigne jamais. Parmi les membres de la maisonnée les grands-parents, qui restent plus souvent que les autres au foyer, prennent en charge l'enfant. En compagnie des « pépés et des mémés », l'enfant s'initie peu à peu à la vie familiale et sociale. Entre ces générations s'engage alors un long dialogue où les vieux transmettent aux enfants leurs savoir-faire, savoir-dire, savoir-reconnaître. « On était tout le temps après les pépés et les mémés. C'est en les écoutant parler que j'ai appris le patois, parce que les parents, ils parlaient le français entre eux. C'est la grand-grand-mère — la mère à mon grand-père - avait quatre-vingt-douze ou quatre-vingt-treize ans, qui était revenue mourir auprès de son fils. Elle ne savait ni lire ni écrire, mais elle m'a appris à compter. Elle disait 'Je vais t'apprendre les Vêpres de Lochères'. Alors en chantonnant, elle faisait 'un bâton et un bâton, ça fait deux bâtons... deux bâtons et un bâton, ça fait trois bâtons...*. Comme une psal­modie quoi. A force j'ai su compter. »

En leur compagnie, l'enfant parcourt son quartier, allant de maisons voisi-nes en maisons parentes. Ainsi, peu à peu, il apprend la topographie généalogique du village et s'accoutume aux relations multiples qui unissent les voisins les uns aux autres. « L'après-midi, ma grand-mère disait : 'Viens on va chez les François', elle était bien avec la mère François, elles cousinaient bien ensemble. L'Hermance Jodelot, qu'habitait à côté, elle me disait : 'Tu viens, je monte chez ma tante Pélagie.' Moi, comme j'étais toujours prête à rôder, j'y allais. Avec l'Hermance on se fréquentait bien, d'ailleurs on est en parenté, je ne sais pas comment, mais elle me disait : 'T'es de notre famille, t'es notre cousine.' J'aimais bien être chez eux, j'y allais souvent, j'y restais manger. »

L'apprentissage des lieux sociaux et de l'éthique villa­geoise est aussi pratiqué lors d'autres promenades. Très tôt le petit enfant accompagne sa grand-mère au cimetière : il y a toujours un mon à vénérer dans la famille. « Dès que j'ai su marcher, ma grand-mère m'a emmenée au cimetière sur la tombe de maman. On y allait pas tous les jours, mais presque. Surtout qu'après maman on y a eu Albert, mon cousin mort à huit ans. »

D’après F. Zonabend, La Mémoire longue. Temps et histoires au village.

Activité 1.

  1. Lisez le texte. Trouvez les phrases où il s’agit des coutumes françaises.

  2. Résumez le texte en utilisant les connecteurs : ainsi, donc, pourtant, mais.

  3. Comparez « la famille française » et « la famille russe ».

Activité 2. Regardez la photo et essayez d’imaginer : les professions ; les relations en famille ; les parents proches et éloignés ; histoire d’amour ; leur avenir.

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